ROME, Jeudi 12 octobre 2006 (ZENIT.org) – Ensemble, chrétiens, juifs et musulmans peuvent lutter contre la manipulation de la religion au service de la violence : c’est le souhait exprimé en substance par Benoît XVI à l’occasion de l’audience accordée ce jeudi matin à une délégation de la « Anti-Defamation League ».
L’ADL est l’une des grandes organisations juives internationales. Elle a été fondée en 1913 aux Etats-Unis, avec pour objectif de « mettre fin à la diffamation frappant les juifs, en sensibilisant le public et en faisant appel à sa conscience » et « en ayant également recours à la justice si nécessaire ».
Benoît XVI a déjà signalé l’importance d’une coopération entre juifs, chrétiens et musulmans pour « le bien commun de l’humanité en servant la cause de la justice et de la paix dans le monde », lors d’une audience accordée le 16 mars dernier au « Comité juif américain ».
« Puisse l’Eternel, Notre Père des Cieux, bénir tout effort pour éliminer de notre monde tout mauvais abus de la religion, comme d’une excuse pour la haine ou la violence. Qu’il vous bénisse tous, vos familles et vos communautés », a déclaré le pape ce jeudi.
Benoît XVI a par ailleurs réaffirmé que « juifs, chrétiens et musulmans partagent de nombreuses convictions communes », et qu’il existe « de nombreux domaines d’engagement humanitaire et social » où ils peuvent et doivent « coopérer ».
Juifs, chrétiens et musulmans partagent bien des convictions, et il existe de nombreux terrains de coopération, humanitaire ou sociale », affirmait Benoît XVI.
Le pape insistait également sur la nécessité de la connaissance réciproque et du dialogue : « Dans notre monde, tous les responsables et les dirigeants religieux notamment ont le devoir d’améliorer le dialogue entre les peuples et les cultures. Il faut pour cela approfondir la connaissance des autres et s’engager ensemble dans la construction d’une société plus juste et plus pacifique. Il est donc nécessaire de nous connaître mieux et, sur la base de cette réciprocité, d’avoir des relations qui ne soient pas uniquement fondées sur la tolérance, mais aussi sur le respect ».
Comme lors de la rencontre du 16 mars, le pape rappelait le tournant décisif pris par le concile Vatican II avec la déclaration « Nostra Aetate » sur les relations entre l’Eglise catholique et les religions non chrétiennes.
« La déclaration conciliaire Nostra Aetate rappelle, relevait le pape, que les racines juives du christianisme nous poussent à dépasser les incompréhensions passées et à tisser de nouveaux liens d’amitié et de coopération. Ce texte affirme que l’Eglise déplore les manifestations de haine, les persécutions et tous les actes antisémites dont les Juifs ont été les victimes ».
« Quarante ans plus tard, les progrès sont là », « l’échange en matière religieuse est franc », se réjouissait le pape et il espérait que surgisse des « échanges » et du « dialogue » au niveau religieux une relation « solide et féconde ».
Le 16 mars dernier, le pape insistait sur la nécessité de « prêter une attention particulière à l’enseignement du respect pour Dieu, pour les religions et pour leurs symboles et pour les lieux saints et les lieux de cultes ».
« Les chefs religieux ont la responsabilité, soulignait le pape, de travailler à la réconciliation par un authentique dialogue et des actes de solidarité humaine ».