ROME, Jeudi 5 octobre 2006 (ZENIT.org) – Les dialogues des religions et des cultures sont inséparables, explique le cardinal Paul Poupard qui est justement président des deux dicastères du Vatican de la Culture et pour le Dialogue intereligieux.
Dans un récent entretien à radio Vatican, le cardinal Poupard précisait que « désormais, partout, la rencontre des cultures et des religions n’appartient plus seulement à la discussion académique ou théologique, c’est un fait quotidien ».
Pour ce qui est du rapport entre dialogue des religions et dialogue des cultures, le cardinal Poupard disait impossible de les séparer, ce qui suppose « une attention nouvelle à la dimension « incarnée » des religions, parce que les religions ne dialoguent pas, ceux qui dialoguent, ce sont des femmes et des hommes qui ont chacun leur croyance incarnée et vécue, pour certains de façon millénaire. Notre tâche consiste à intensifier ces rencontres avec des représentants des grandes régions dans lesquelles les religions sont vécues entre croyants, dans leurs propres cultures, de façon pacifique ».
Il insistait sur le « devoir de formation » dans ce domaine : « Les difficultés actuelles ont montré la nécessité d’aller au fond de tous les problèmes et cela requiert non seulement un grand respect pour les autres, et la connaissance des autres, mais avant tout un devoir de formation ».
Il préconisait aussi un dialogue où chacun a le souci fondamental « de se faire connaître lui-même tel qu’il est et non comme parfois les stéréotypes médiatiques le présentent : c’est très important mais, comme tous les faits culturels, cela demande un effort peu commun auquel nous sommes tous appelés ».
Le cardinal Poupard recommandait tout d’abord « la prise de conscience que le monde est en train de changer ». Il précisait : « Nous vivons une mutation culturelle, une situation dans laquelle le « multi-religieux » et le « multi-culturel » engendrent d’une part une peur terrible de perdre sa propre identité, et d’autre part, le fait de croire ingénument que l’on doive cacher sa propre identité. On oscille ainsi entre les deux tentations du relativisme d’une part et du fondamentalisme de l’autre. C’est selon moi le principal défi à relever ».