Les valeurs morales ? Des amies sûres pour une entreprise, selon le card. Martino

ROME, Mardi 30 mai 2006 (ZENIT.org) – Les valeurs morales, loin de ligoter l’entreprise, sont pour elle des « amies sûres », déclare le cardinal Martino.

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Le cardinal Renato Raffaele Martino, président du conseil pontifical Justice et Paix est en effet intervenu dans ce sens le 25 mai à Lisbonne, dans le cadre du XXIIe congrès mondial de l’Union internationale chrétienne des Dirigeants d’entreprise (UNIAPAC, http://www.uniapac.org).

Un congrès qui s’est tenu du 25 au 27 mai sur le thème : « Développer les entreprises au service de l’humanité du monde moderne » (cf. uniapacworldcongress.org).

« L’éthique ne ligote pas l’entreprise mais constitue une occasion qui en stimule l’efficacité et les objectifs. Les valeurs morales – la responsabilité, la solidarité, la justice, le respect des droits humains – ne sont pas les ennemies de l’activité économique, mais ses amies les plus sûres, même si elles sont très exigeantes », a expliqué le cardinal Martino.

Devant cette assemblée représentant les entreprises d’inspiration chrétienne du monde entier, le cardinal Martino a souligné qu’ « investir dans l’éthique est l’une des meilleures façons d’affirmer le caractère rationnel de l’économie et de l’entreprise ».

Le président de Justice et Paix a également exprimé sa conviction que l’on arrive au bout du tunnel de cette « longue période d’incompréhensions et d’équivoques entre l’Eglise et le monde de l’entreprise », avec une approche positive du marché et du profit, mais aussi une condamnation unanime de « l’idolâtrie du marché et du profit » comme anti-religieuse, inhumaine, et socialement insoutenable.

La solution du problème du développement, a rappelé en substance le cardinal Martino, ne consiste pas dans le protectionnisme et dans les fermetures mais au contraire, dans le fait de favoriser l’accès des pays les plus pauvres au marché mondial.

Il diagnostiquait comme une erreur le fait de concevoir les aides économiques aux entreprises de ces pays seulement sous la forme de prêts ou de transfert de technologies obsolètes et non plutôt comme une participation au risque et donc comme exportation d’un savoir-faire d’entreprise dans le sud du monde.

Les vertus civiques, ajoutait le cardinal Martino, le maintien des liens familiaux, les liens de réciprocité et les liens religieux, produisent des effets aussi économiques notables, à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise. En effet, la dimension sociale, la dimension éthique, et la dimension religieuse elle-même sont étroitement liées à l’économie, à l’entreprise et au profit.

Les coûts économiques sont toujours aussi des coûts humains, a souligné en conclusion le cardinal Martino, et les coûts humains ont toujours des retombées économiques. Plus l’économie est vertueuse, plus le contexte se fait humain. Plus le contexte promeut la personne plus l’économie trouve le vent qui gonfle ses voiles.

Rappelons que 8000 personnes des familles des membres de l’UNIAPAC d’Italie (Unione Cristiana Imprenditori Dirigente, UCID, ucid.it), ont été reçues le 5 mars dernier par Benoît XVI au Vatican à l’occasion du 60e anniversaire de l’organisation.

« Le chrétien est appelé à toujours chercher la justice », affirmait Benoît XVI, car « les œuvres de charité ne doivent pas se substituer à l’engagement pour la justice sociale », et « justice et charité sont deux aspects inséparables de l’unique engagement social du chrétien ». Benoît XVI insistait sur la « charité sociale » et sur l’intercession de saint Joseph, patron des travailleurs (cf. Zenit, 7 mai 2006).

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ZENIT Staff

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