« Le pape exhorte l’Église à un effort missionnaire renouvelé et innovant pour accompagner le peuple amazonien dans tous les défis importants auxquels il est confronté », déclare le cardinal Michael Czerny SJ, sous-secrétaire de la section Migrants et Réfugiés du Dicastère pour le service du développement humain intégral, et qui a été secrétaire spécial du synode pour l’Amazonie.
Le pape « demande à toute l’Église d’Amazonie de ‘s’efforcer d’appliquer’ le travail synodal, et il espère que toutes personnes de bonne volonté seront inspirées par le Document final et, certainement, par son compagnon du diptyque, la belle Querida Amazonia ».
C’est ce que le cardinal Czerny a dit en anglais en intervenant lors de la conférence de presse présentant l’exhortation apostolique post-synodale du pape François Querida Amazonia, le mercredi 12 février 2020.
Le cardinal canadien explique « le statut » des « deux documents » sur l’Amazonie : le Document final du synode et l’exhortation post-synodale, « où se situent-ils dans le magistère, corps d’enseignement officiel de l’Église », se demande-t-il et il donne une réponse en appliquant « les normes généralement acceptées dans l’interprétation des documents magistraux ».
« Querida Amazonia est une exhortation post-synodale, réaffirme le cardinal : c’est un document magistral. Il appartient à l’authentique magistère du successeur de Pierre. Il participe à son magistère ordinaire. »
Tandis que le Document final intitulé L’Amazonie: de nouveaux chemins pour l’Église et pour une écologie intégrale, poursuit le cardinal, « comme tout autre document synodal », comprend les « propositions que les pères synodaux ont voté » pour qu’elles soient ensuite approuvées par le pape.
Au début de Querida Amazonia, rappelle le cardinal Czerny, le pape présente « officiellement le Document final » et « encourage chacun à le lire en entier ». « Ainsi, note le secrétaire spécial du synode pour l’Amazonie, en dehors de l’autorité magistrale formelle, cette présentation officielle et cet encouragement confèrant au Document final une certaine autorité morale. L’ignorer serait un manque d’obéissance à l’autorité légitime du Saint-Père. »
À la fin de son allocution, le cardinal résume encore une fois la différence entre les deux documents : « Nous avons donc deux documents de deux types différents, répète-t-il. Le Document final est le fruit du processus synodal, tandis que Querida Amazonia est la réflexion du Saint-Père sur le processus synodal et son document final. Le premier, constitué de propositions faites et votées par les pères synodaux, a le poids d’un document final synodal. La seconde, réfléchissant sur l’ensemble du processus et son document final, a l’autorité du magistère ordinaire du successeur de Pierre. »
Le pape met en évidence la différence d’autorité entre les deux documents en ne citant cependant pas le Document final dans son exhortation, ce qui est assez inhabituel pour être noté.