Marthe Robin par Mgr Marchand : « Son handicap, elle le transfigure »

XXVe anniversaire

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ROME, Lundi 6 février 2006 (ZENIT.org) – C’est aujourd’hui le XXVe anniversaire de la mort de Marthe Robin (1902-1981), fondatrice, avec le P. Georges Finet, des Foyers de Charité dans le monde (cf. www.foyer-de-charite.com).

Les « Foyers de charité » se définissent ainsi: « Les Foyers de Charité sont des communautés de baptisés catholiques, laïcs et prêtres qui, à l’exemple des premiers chrétiens, mettent en commun leurs biens matériels, intellectuels et spirituels. Ils accueillent et reçoivent fraternellement, sans distinction de nation, de race ou de situation sociale, tous ceux qui, valides ou handicapés, croyants ou chercheurs de sens, viennent chercher la lumière du Christ et recevoir l’enseignement de l’Eglise ».

A cette occasion nous reprenons quelques extraits de l’homélie de Mgr Didier-Léon Marchand, évêque émérite de Valence, le 6 février 2001, pour le XXe anniversaire du retour de Marthe Robin vers le Père, le 6 février 1981. « Son handicap, elle le transfigure », expliquait Mgr Marchand.

La cause de béatification et de canonisation de Marthe Robin est actuellement en cours d’instruction.

Extraits de l’homélie de Mgr Marchand

« Nous nous retrouvons pour rendre grâce pour le don de Marthe à l’Eglise, pour sa vie donnée et jamais reprise, pour rendre grâce pour les Foyers, signes de la fécondité spirituelle et ecclésiale de Marthe.

Nous sommes aussi réunis à cause de la vérité et de l’authenticité de la vie de Marthe.

J’aime voir dans la simplicité de la vie de Marthe et dans sa foi vivante un exemple d’authenticité. La vérité de sa vie est le fruit de sa rencontre passionnée avec son Seigneur. Marthe est une vivante qui sait voir l’essentiel et qui en vit. Sa vie unifiée dans le Christ dégage une vérité qui émerveille. Marthe manifeste la nouveauté de la rencontre vraie du Seigneur à travers ce qu’elle est et ce qu’elle fait.

Au lieu de se replier sur son handicap, elle le transfigure en se donnant au Seigneur. Elle en fait une offrande qu’elle joint à la Passion du Christ. Je me souviens des paroles de grands handicapés : »Nous avons besoin de Marthe, car elle nous aide à assumer notre handicap ». Parlant d’une personne handicapée sur laquelle on faisait quelques réserves, elle s’écrie : « Il est lui, l’élu, le choisi, le Rédempteur ».

Au lieu de rester immobile, alors qu’elle ne pouvait pas bouger de son lit, elle fonde à travers le monde, des communautés nouvelles, des Foyers de Charité. Les Foyers se répandent dans les continents. Leur rayonnement est un signe de la fécondité spirituelle de Marthe. C’est la limpidité d’une vie en pleine conformité avec ce qu’elle croit, qui porte de tels fruits.

Au lieu de rester dans une routine de pratique pieuse, elle se met dans les mains de son Seigneur. Elle se donne et s’abandonne à Lui : « En ce jour, je me remets à vous sans réserve et sans retour « .

Au lieu de rester inactive, elle prend sa place de laïque auprès de son curé le Père Faure, en fondant une école à Châteauneuf. C’était une entreprise périlleuse et difficile dans le contexte de l’époque et nous savons que ce fut le début des écoles de Châteauneuf et des Foyers.

Au lieu de se recroqueviller, elle vit un amour débordant : »Ma mission est de Le (Jésus) faire aimer, en débordant d’amour ».

Au lieu de se prendre pour quelqu’un, elle sait sa petitesse et elle sait que cette petitesse lui vaut toute la miséricorde de Dieu.

Au lieu de se plaindre, elle fait quelque chose de grand de ses souffrances et les offre pour les autres.

Au lieu de se révolter sur sa souffrance, elle en fait un acte d’amour.

Au lieu de se complaire dans son état, elle le transforme en joie pascale.

Marthe aime l’Eglise et c’est en elle qu’elle trouve le critère de sa vie. Marthe se comporte, en effet, comme une véritable fille de l’Eglise. Son amour de l’Eglise est grand. Son désir de tout faire avec l’Eglise se manifeste à plusieurs reprises. De nombreux évêques en ont témoigné. Sa prière pour le Pape et les Evêques en est un signe. A une période difficile pour l’avenir des Foyers et leur statut, elle s’en remet à l’Eglise avec lucidité. Marthe, authentique fille de l’Eglise, nous rappelle ainsi ce que doit être notre amour de l’Eglise. Marthe annonce le renouveau de l’Eglise qui se réalisera par le Concile. Elle parle d’une nouvelle Pentecôte de l’Eglise. C’est ce que nous vivons aujourd’hui.

Marthe a un jugement spirituel sûr. On ne trouve pas de déviations sentimentales en elle. C’est ainsi que son intimité filiale avec Marie qu’elle appelle « Maman chérie » lui fait rejoindre la théologie mariale de Vatican II.

Vivre en disciples du Christ, c’est faire coïncider sa foi, sa charité et son espérance avec la vie de tous les jours. C’est donc savoir mettre en harmonie le dire et le faire. C’est trouver ou retrouver l’essentiel et le vivre en vérité. puissions-nous aujourd’hui, à la suite de notre sœur Marthe, devenir d’authentiques témoins de l’Amour de Dieu dans la transparence de nos vies. Puissent les Foyers être d’authentiques lieux de vie chrétienne et missionnaire, rayonnants la vérité de l’Amour ».

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ZENIT Staff

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