ROME, Vendredi 3 février 2006 (ZENIT.org) – Dans les moments les plus forts de la maladie, Jean-Paul II avait envisagé la possibilité de renoncer à sa charge, mais il ne l’avait pas fait pour ne pas « créer un dangereux précédent pour ses successeurs ».
C’est ce qu’a déclaré le secrétaire particulier du pape Jean-Paul II, Mgr Stanislaw Dziwisz, actuellement archevêque de Cracovie, le 17 décembre 2004, au cardinal Julian Herranz, président du Conseil pontifical pour l’interprétation des textes législatifs.
Le cardinal Herranz vient de révéler le contenu de cette conversation dans un livre qui recueille ses souvenirs sur saint Josémaria Escriva et Jean-Paul II, « Nei dintorni di Gerico. Ricordi degli anni con san Josemaría e con Giovanni Paolo II » (Dans les environs de Jéricho. Souvenirs des années avec saint Josémaria et avec Jean-Paul II), publié en italien aux Edizioni Ares de Milan.
Commentant le « célèbre canon 332 », qui dans le Code de Droit canonique envisage la possibilité pour le pape de renoncer à sa charge, le cardinal Herranz publie les phrases qu’il a annotées après sa conversation avec Mgr Dziwisz.
« Nous parlons de l’avis que je lui avais donné – à sa demande – sur l’opportunité que le Saint-Père renonce à sa charge après avoir atteint la limite d’âge des 75 ou 80 ans. Je répondis qu’«il ne devait pas» s’y conformer pour des raisons d’âge : la «mission canonique» que les évêques reçoivent du pape pour gouverner une Eglise particulière ou un diocèse, est très différente de la mission que le pape reçoit au moment même de son élection et de son acceptation ».
Le cardinal Herranz poursuit en expliquant dans son livre (page 451) que « la constitution apostolique «Universi Dominici gregis» rappelle «qu’il appartient au dépôt de la foi que le pouvoir du Souverain Pontife provient directement du Christ, dont il est le Vicaire sur la terre» même si ce sont les cardinaux qui l’ont élu ».
« Quant à l’éventualité de renoncer pour des raisons de santé, j’écrivis cette note – déclare le cardinal Herranz – il me semble aujourd’hui opportun de la faire connaître, comme exemple de l’obéissance et de la prudence héroïque de Jean-Paul II : don Stanislaw s’est limité à dire que le pape – qui est personnellement très détaché de la charge – vit en s’abandonnant à la volonté de Dieu. Il se remet entre les mains de la divine providence ».
« En outre – poursuivait Mgr Dziwisz – il a peur de créer un dangereux précédent pour ses successeurs, parce qu’ils pourraient être l’objet de manœuvres et de pressions subtiles de la part de ceux qui souhaiteraient les destituer ».