ROME, Dimanche 6 novembre 2005 (ZENIT.org) – Evoquant les fruits du Concile Vatican II, Benoît XVI a souligné en particulier ce dimanche la redécouverte de la pratique de la « lectio divina », ou « ‘lecture spirituelle’ des Saintes Ecritures ».
Ce n’est pas la première fois que le pape insiste sur l’écoute de la Parole de Dieu, en particulier à travers la « lectio divina ».
Dans son discours avant la prière de l’Angélus, Benoît XVI a expliqué en quoi consiste la « lectio divina ».
« Celle-ci consiste à s’attarder longuement sur un texte biblique, en le lisant et le relisant, presque « en le ruminant » comme disent les Pères, et en en pressant, si l’on peut dire, tout le « jus », afin qu’il nourrisse la méditation et la contemplation et parvienne à irriguer, comme la sève, la vie concrète », a-t-il déclaré.
« Une condition de la « lectio divina » est que l’esprit et le cœur soient éclairés par l’Esprit Saint, c’est-à-dire par l’Inspirateur lui-même des Ecritures, et qu’ils se placent par conséquent dans une attitude « d’écoute religieuse » », a ajouté Benoît XVI.
Le 16 septembre, le pape relançait la « lectio divina » au cours d’un congrès organisé par le Saint-Siège pour commémorer les 40 ans de la publication de la constitution du Concile Vativan II « Dei Verbum » sur la Révélation (Cf. Zenit, 16 septembre 2005).
« Cette pratique, si elle est promue efficacement, apportera à l’Eglise, j’en suis convaincu, un nouveau printemps spirituel », avait affirmé le pape.
Même si la lecture priante de la Bible remonte aux débuts du christianisme, le premier à utiliser l’expression « lectio divina » a été le théologien Origène (env. 185-254) qui affirmait que pour lire la Bible de manière profitable il était nécessaire de le faire avec attention, constance et prière.
La « lectio divina » est ensuite devenue un élément essentiel de la vie religieuse.
La mise en place des quatre « degrés » de la « lectio divina » date du XIIe siècle. Vers l’an 1150, Guido, un moine chartreux écrivit un ouvrage intitulé « l’échelle des moines », dans lequel il exposait la théorie des quatre degrés : la lecture, la méditation, la prière et la contemplation.
Il s’agit, expliquait-il, de « l’échelle à travers laquelle les moines montent de la terre au ciel ».
Dans la méditation improvisée que Benoît XVI adressa aux évêques le premier jour du synode sur l’Eucharistie, le 3 octobre, il recommanda particulièrement cette pratique.
« En ce sens, nous devrons exercer la “Lectio Divina”, sentir dans les Écritures la pensée du Christ, apprendre à penser avec le Christ, à penser la pensée du Christ, pour avoir les sentiments du Christ, être capables de transmettre aux autres la pensée du Christ, les sentiments du Christ », a-t-il déclaré (cf. Zenit, 4 octobre 2005).
L’invitation du pape n’est pas restée lettre morte. Dans la 18ème proposition du synode sur l’Eucharistie, les pères du synode affirment : « Aimer, lire, étudier, méditer et prier la Parole de Dieu est un fruit précieux de la pratique de la lectio divina, des groupes d’étude et de prière bibliques en famille et dans les petites communautés ecclésiales » (cf. Zenit, 2 novembre 2005).