ROME, Mercredi 2 Novembre 2005 (ZENIT.org) – Mgr Dominique Le Tourneau publie aux éditions Fayard un ouvrage intitulé « Les mots du christianisme » (cf. www.dominique-le-tourneau.org).
L’auteur part du constat que notre langage est pétri de références bibliques (un « Bon Samaritain », etc.) dont le sens originel échappe pour une bonne part à notre monde sécularisé. Cette perte des points de repère s’étend aussi à de larges pans de la culture tandis que les expositions de peinture ancienne, les musées, les concerts de musique sacrée et les édifices religieux connaissent une faveur croissante auprès du public.
Avec 5 550 définitions de termes et de notions – certains répandus mais mal compris, d’autres un peu passés d’usage, d’autres franchement techniques –, ce foisonnant dictionnaire s’adresse à tous : aux chrétiens à la recherche d’enracinement tout autant qu’aux non-croyants désireux de connaître avec précision ce qui constitue le principal fondement de la civilisation européenne. L’auteur en dit plus aux lecteurs de Zenit.
Zenit : Monseigneur Le Tourneau, vous venez de publier chez Fayard un ouvrage intitulé « Les mots du christianisme ». Dans un monde qui a, en bonne partie, perdu les valeurs et les repères chrétiens, votre initiative semble bienvenue.
Mgr Le Tourneau : Vous avez raison de souligner la perte des connaissances en matière religieuse. Vous avez peut-être vu à la télévision, la veille du mercredi des cendres qui, pour les chrétiens, marque l’entrée en carême avec une cérémonie d’imposition de cendres pour rappeler la fragilité de la vie, une présentatrice de la météo souhaiter « une bonne fête à toutes les Cendres » !
Zenit : Vous avez donné comme sous-titre à votre livre « Catholicisme – Orthodoxie – Protestantisme ». Pourquoi ?
Mgr Le Tourneau : Tout bonnement parce que l’ouvrage ne se limite pas au catholicisme, ce qui aurait été réducteur du christianisme. Bien évidemment, de nombreux termes sont communs à toutes les religions chrétiennes, même si c’est parfois avec des nuances, mais plusieurs centaines de termes sont spécifiques à l’orthodoxie ou au protestantisme.
Zenit : Pourquoi ne pas avoir appelé ce livre « Dictionnaire » ?
Mgr Le Tourneau : Parce qu’il est à mi-chemin entre un dictionnaire et une encyclopédie. C’est-à-dire qu’il ne se limite pas à donner des définitions, mais qu’il apporte, dans un deuxième niveau de lecture, des précisions théologiques, techniques, historiques, etc.
Zenit : Avec 7300 entrées, on a quand même l’impression qu’il s’agit d’un ouvrage pour érudits.
Mgr Le Tourneau : Bien au contraire. Le premier niveau de lecture est destiné au grand public qui y trouvera, d’une part, tous les mots qui l’intéressent et, d’autre part, une définition simple, accessible à tout le monde, dont les mots plus compliqués sont eux-mêmes expliqués dans cette définition qui, de ce fait, se suffit à elle-même. Un public plus spécialisé — enseignants, fonctionnaires, journalistes, etc. — y trouvera également de quoi satisfaire sa curiosité, grâce à la présence de mots moins fréquents et au deuxième niveau de lecture déjà évoqué et facilement repérable.
Zenit : Cela veut-il dire que vous ne vous limitez pas aux termes proprement religieux ?
Mgr Le Tourneau : Tout à fait. Les mots retenus appartiennent, certes, à la théologie, la liturgie ou à la spiritualité, mais vous y trouverez aussi des termes d’architecture, droit, droit canonique, histoire, histoire Sainte, littérature, liturgie, musique, peinture, philosophie et Saintes Écritures. Le lecteur qui s’intéresse à un domaine particulier trouvera, à la fin de l’ouvrage, une répartition des entrées par champs thématiques.
Zenit : Le nombre de mots présentés montre les racines chrétiennes de l’Europe…
Mgr Le Tourneau : Oui, même si l’ouvrage ne se limite pas à l’Europe, mais emprunte des mots à d’autres continents. Cependant, pour mieux montrer l’ancrage de notre civilisation dans le christianisme, nous avons tenu à indiquer, quand cela a été possible, une référence à des œuvres dont le nom comporte d’ordinaire le mot expliqué. C’est ainsi que quatre mille références à l’iconographie au sens large, la littérature, la musique et le cinéma s’étalent de l’art paléochrétien et de la littérature patristique jusqu’à 2005 compris.
Zenit : On relèvera que l’ouvrage est muni d’un imprimatur.
Mgr Le Tourneau : En effet, il m’a semblé important qu’un ouvrage de cette nature, écrit par un prêtre, ait été visé au préalable par l’autorité ecclésiastique, après avoir été, par ailleurs, révisé par des spécialistes des divers domaines abordés.