Face aux « défis mondiaux toujours plus complexes », le pape a souligné l’importance de la « fraternité « qui s’exprime de manière éloquente quand, dans le respect des légitimes diversités, nous nous unissons pour promouvoir » le « développement humain intégral » des « plus vulnérables de nos frères et soeurs ». De même que l’unité est « plus forte que la division », la fraternité, a-t-il ajouté, « est plus puissante que la haine ».
Le pape François a reçu en audience les ambassadeurs de Thaïlande (Chakri Srichawana), Norvège (Erik Førner), Nouvelle-Zélande (Nigel Fyfe), Sierra Leone (Samuel Tamba Musa), Guinée (Mamadou Siradiou Diallo), Guinée-Bissau (Filomena Mendes Mascarenhas Tipote), Luxembourg (Christian Biever), Mozambique (Sérgio Nathú Cabá) et Éthiopie (Henok Teferra Shawl), ce jeudi matin 23 mai 2019, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique du Vatican, à l’occasion de la présentation de leurs lettres de créance.
Le pape s’est aussi félicité des « efforts déployés dans la communauté internationale pour surmonter des situations de conflit armé et créer des parcours de paix ». « Le dialogue fraternel est indispensable », a-t-il poursuivi, « pour atteindre ce précieux objectif ».
Voici notre traduction du discours que le pape a adressé aux nouveaux ambassadeurs, en italien.
HG
Discours du pape François
Excellences,
Je vous souhaite cordialement à tous la bienvenue, à l’occasion de la présentation des Lettres qui vous accréditent comme ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires auprès du Saint-Siège de vos pays : Thaïlande, Norvège, Nouvelle-Zélande, Sierra Leone, Guinée, Guinée-Bissau, Luxembourg, Mozambique et Éthiopie. Je vous prie de transmettre aux chefs d’État de vos nations respectives ma considération et de les assurer de mes prières pour eux et pour les peuples qu’ils servent.
Alors que je saisis cette occasion, au début de votre mission, de reconnaître les contributions diverses et positives que vos pays apportent au bien commun du monde, permettez-moi de faire référence à l’éminente responsabilité que nous portons ensemble dans la protection des plus vulnérables de nos frères et soeurs. L’urgente nécessité d’être attentifs aux plus pauvres de nos citoyens est un devoir clair, qui s’exprime de manière éloquente quand, dans le respect des légitimes diversités, nous nous unissons pour promouvoir leur développement humain intégral. Cette union a un nom concret : la fraternité !
Puisque nous devons faire face à des défis mondiaux toujours plus complexes, il est juste de souligner l’importance de la fraternité, pour nous employer ensemble à garantir qu’une coexistence équitable et pacifique ne soit pas seulement une simple stratégie socio-politique, mais un exemple de cette solidarité qui va plus en profondeur dans le désir réciproque d’atteindre un objectif commun. En outre, cette fraternité peut se reconnaître dans le désir universel d’amitié entre personnes, communautés et nations, même si l’on ne peut jamais la considérer comme assurée une fois pour toutes. La violence et les conflits armés sont parmi les plus grandes menaces contre la vie ensemble dans l’harmonie. Toutefois, la douloureuse leçon de la division et de la haine nous enseigne aussi que la paix est toujours possible. La résolution des conflits et la réconciliation sont des signes positifs de l’unité qui est plus forte que la division et de la fraternité qui est plus puissante que la haine.
Il est très encourageant d’assister aux efforts déployés dans la communauté internationale pour surmonter des situations de conflit armé et créer des parcours de paix, et de voir combien le dialogue fraternel est indispensable pour atteindre ce précieux objectif. Le dialogue, la compréhension, la diffusion de la culture de la tolérance, de l’acceptation de l’autre et de la coexistence entre les êtres humains contribueraient vraiment grandement à réduire de nombreux problèmes économiques, sociaux, politiques et environnementaux qui assiègent une grande partie du genre humain (cf. Document sur la fraternité humaine, Abou Dhabi, le 4 février 2019).
Chers ambassadeurs, tandis que vous vous apprêtez à assumer vos nouvelles responsabilités au service de vos nations, je vous assure de la collaboration et de l’aide des différents bureaux du Saint-Siège. Soyez certains de mes prières, accompagnées de mes voeux les plus cordiaux pour votre importante mission, tandis que j’invoque de tout coeur d’abondantes bénédictions divines sur vous-mêmes, sur vos familles et sur tous vos concitoyens.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat