« Catholiques et anglicans interpellent le ministère des Affaires étrangères britannique », titre L’Osservatore Romano en italien avec cette précision: « Promouvoir la liberté religieuse ».
Voici notre traduction de cet article paru le 18 avril 2019 dont voici notre traduction.
Catholiques et anglicans en Grande-Bretagne ont demandé au Bureau des Affaires étrangères de protéger les chrétiens persécutés dans le monde et de promouvoir la liberté religieuse comme un droit humain fondamental. Dans un document publié quelques semaines après le lancement officiel, par le ministère des Affaires étrangères britannique, d’une enquête sur les persécutions, le cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster, et Justin Welby, archevêque anglican de Canterbury demandent en outre l’adoption d’une « approche mondiale » sur le thème de la liberté de religion et de conviction qui inclue la politique étrangère, les aides, la sécurité, le commerce, la politique du droit d’asile et de réinstallation. En somme, non plus « une activité diplomatique isolée », mais une action coordonnée et incisive.
La demande officielle est accompagnée d’une lettre adressée par les deux dirigeants chrétiens à Philip Mounstephen, évêque anglican de Truro chargé par le gouvernement de mener l’enquête. « Les chrétiens constituent une partie importante du tissu social dans presque tous les pays du monde », affirment-ils dans la lettre, « et pourtant dans de nombreux endroits, la persécution que doivent endurer nos sœurs et nos frères chrétiens connaît une intensité et une extension sans précédents ».
Nichols et Welby soulignent en outre que ces menaces contre la liberté de religion ou de conviction ne concernent pas seulement les chrétiens, mais aussi les croyants d’autres religions. « Nombreux sont ceux qui sont privés de cette expression fondamentale de leur dignité humaine », ajoutent les archevêques, « et des athées et des agnostiques qui cherchent à défendre leur liberté de conscience sont aussi confrontés à des menaces similaires ».
Les deux dirigeants chrétiens ne manquent pas ensuite de citer le pape François qui, rencontrant une représentation de la communauté yazidi en Allemagne, a souligné qu’il était inacceptable que des êtres humains soient persécutés et tués en raison de leur appartenance religieuse ; il a aussi rappelé que toute personne a le droit de professer librement et sans contrainte sa croyance religieuse. « Le Royaume-Uni est en mesure d’améliorer le soutien et la protection de ceux qui sont victimes de violations du droit humain le plus fondamental », assurent enfin les deux archevêques.
Lancée officiellement le 30 janvier, l’enquête sur les persécutions durera cinq mois. Une première phase inclura une évaluation et une analyse approfondie des preuves existantes de la persécution actuelle et des autres discriminations à l’égard des chrétiens et se conclura par la publication d’un rapport qui sera remis avant la fin du mois d’avril au ministre des Affaires étrangères britannique. Pendant la seconde phase, on évaluera l’action menée actuellement par le Bureau des Affaires étrangères contre les persécutions et autres comportements discriminatoires dont les chrétiens sont victimes. La publication de recommandations « pour une politique cohérente et mondiale et une réponse opérationnelle ».
L’enquête, explique le gouvernement britannique, se base sur la Déclaration universelle des droits de l’homme – avec une attention particulière à l’article 18 qui concerne la liberté de pensée, de conscience et de religion – et aux articles qui y sont liés dans les traités sur les droits humains, reconnaissant que tous les droits humains sont universels, indivisibles, interdépendants et interconnectés. Le ministère des Affaires étrangères a demandé la collaboration d’ « experts de pointe » en mesure de promouvoir « une consultation publique de grande échelle qui garantira une représentation de la communauté chrétienne du monde entier ». Des personnes individuelles, des organisations et des agences en Grande-Bretagne et dans d’autres pays seront consultées.
L’attention se concentrera sur un certain nombre de pays clés, identifiés au début du processus, qui reflètent diverses situations où l’action de Londres pourrait avoir un plus grand impact sur la réduction de la persécution directe et indirecte et de la discrimination. L’enquête inclura des visites dans différentes nations et aux institutions multilatérales pertinentes.