ROME, Mercredi 22 juin 2005 (ZENIT.org) – « Continuons de confier notre pays au Christ, Prince de la Paix », exhortent les évêques du Togo dans un « message de réconfort et d’espérance », à l’issue de leur session ordinaire qui s’est tenue à Lomé, du 14 au 17 juin. Ils appellent à un « examen de conscience » et à la « conversion ».
Dans ce message en date du 17 juin, les évêques s’appuient sur la parole du Christ dans l’Evangile de Matthieu et de Jean : « Courage … Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Jn 16, 33 ; Mt 28, 20).
Les évêques écrivent : « Répondant à l’appel de Notre Saint-Père le Pape Benoît XVI qui, dans sa toute première intervention pour la prière du Regina Caeli, le 1er mai 2005, invitait le monde catholique à prier pour les pays en guerre et plus particulièrement pour le Togo, continuons de confier notre pays au Christ, Prince de la Paix ».
Le pape disait en effet le 1er mai dernier, pour sa première apparition à la fenêtre de son bureau, pour le Regina Coeli, place Saint-Pierre : « En ces jours, je me retrouve souvent à penser à tous les peuples qui souffrent de la guerre, des maladies et de la pauvreté ». Il soulignait : « En particulier, je suis proche aujourd’hui des chères populations du Togo, bouleversées par de douloureuses luttes internes. » « Pour toutes ces nations, concluait le pape, j’implore le don de la concorde et de la paix ».
Les évêques évoquent la situation politique : « Les situations difficiles et sans précédent que nous avons connues avant, pendant et après l’élection présidentielle du 24 avril 2005 pourraient être, pour beaucoup, source de découragement. Nous avons prié, jeûné, fait des sacrifices pour la paix au Togo, mais nous rencontrons encore des actes de haine, de division, d’injustice ».
Ils avertissent : « Nous décourager reviendrait à nous condamner au pire. Quoi qu’il en soit, le secours ne peut venir que du Seigneur qui a fait le ciel et la terre. Mais, pour que le secours du Seigneur soit effectif, notre effort soutenu est indispensable »
Ils invitent à un examen de conscience en disant : « Face à la situation que nous vivons, nous sommes appelés à faire, de nouveau, un sérieux examen de conscience à la lumière de l’Esprit Saint. Avons-nous fait tout ce que nous aurions dû faire pour que la Paix dans la justice soit le fondement de notre société ? Qu’avons-nous fait que nous aurions dû éviter ? Qu’avons-nous omis de faire que nous aurions dû faire ? Toutes ces interrogations et les réponses que, dans la vérité, nous leur donnerons, commanderont un comportement nouveau. Voilà pourquoi nous vous invitons à faire un bilan ».
Ils invitent la population à l’accueil envers les réfugiés, « vers nos frères et sœurs qui, pour des raisons diverses, ont préféré quitter leurs domiciles et leur patrie, pour vivre dans la précarité en d’autres endroits du territoire national ou dans d’autres pays », « un défi que le Togo et ses dirigeants devraient relever rapidement et sereinement », disent les évêques, afin « d’offrir à chacun, les garanties d’un retour sans risques et sans crainte ».
Ils insistent : « Des concitoyens ont perdu la vie : nous les confions à la miséricorde et à la bonté de Dieu. Beaucoup sont blessés et mutilés. Bon nombre ont perdu leurs biens. D’autres sont touchés dans leur chair et dans leur esprit ; les événements dont ils ont été témoins les ont fragilisés et rendus malades. Certains ont peur de l’Homme. A tous ceux-là, nous voulons être porteurs d’un message de confiance ».
Ils soulignent ce qu’ils appellent « un devoir de conversion » : « nous devons nous détourner du mal, de tout mal, pour rechercher le bien qui, seul, est capable de vaincre le mal et de grandir vraiment l’Homme ».
Les évêques adressent en outre leurs « félicitations » et leurs « encouragements » à ceux qui travaillent « pour l’avènement et l’enracinement de la paix et de la justice au Togo », en disant : « Dieu daigne bénir et couronner leurs efforts. Puisse-t-Il nous aider « à faire place dans nos cœurs à la justice et à la paix au lieu de l’injustice et de la violence, au pardon au lieu du désir de vengeance ». »
« Quant à ceux qui, par ignorance ou par recherche d’intérêts inavouables, continuent de diviser et d’opposer les populations en tenant des propos « tribalistes » ou « régionalistes », nous les invitons, au nom du Seigneur, à se laisser toucher par l’appel du Christ et à devenir des artisans de paix », exhortent les évêques.
Ils appellent les chrétiens « à s’engager devant Dieu et devant sa conscience », à « construire une civilisation de Justice, de Liberté, d’Amour et de Paix », tel doit être « le leitmotiv de chacun de nous, à quelque niveau que nous soyons : religieux, politique, civil, de la défense et de la sécurité nationales ».