Ce mardi 12 novembre 2024, le primat de l’Église d’Angleterre et de la Communion anglicane, Justin Welby, a annoncé publiquement sa démission. Cette information intervient quelques jours après la publication, dans la revue britannique Makin Review, d’un rapport mettant en cause sa « non-gestion » d’une affaire de violences sexuelles sur mineurs.
Commandité en 2019 par la Communion anglicane pour faire la lumière sur les crimes de John Smyth – un avocat engagé dans la branche évangélique de l’Église d’Angleterre -, ce rapport révèle les nombreuses agressions du pédophile entre les années 1970 et 2010, au Royaume-Uni et en Afrique australe.
Des réactions « inefficaces » de la hiérarchie anglicane
Depuis cette révélation datant du 7 novembre, les appels à la démission du primat de l’Église d’Angleterre se sont multipliés au sein de la hiérarchie anglicane. Selon les médias du Vatican, une pétition a été lancée par trois membres du synode général de l’Église d’Angleterre, et a récolté plus de 7 000 signatures en une semaine.
Keith Makin, qui a dirigé l’examen indépendant, a déclaré : « De nombreuses victimes qui ont pris la courageuse décision de nous parler de ce qu’elles ont vécu, ont subi ces abus en silence pendant plus de 40 ans ». Et il a ajouté : « Malgré les efforts de certaines personnes pour attirer l’attention des autorités sur ces abus, les réponses de l’Église d’Angleterre et d’autres ont été totalement inefficaces et équivalaient à une dissimulation. »
Nécessité de « créer une Église plus sûre »
L’archevêque Justin Welby reconnaît sa responsabilité et celle de l’Église anglicane dans cette affaire : celle de ne pas avoir signalé clairement aux autorités ces faits, alors qu’il en avait pris connaissance dès 2013 en devenant archevêque de Canterbury.
« Il est très clair que je dois assumer la responsabilité personnelle et institutionnelle de la longue et retraumatisatrice période entre 2013 et 2024 » a déclaré le primat d’Angleterre ce 12 novembre, « j’espère que cette décision montre clairement à quel point l’Église d’Angleterre comprend la nécessité d’un changement et notre profond engagement à créer une Église plus sûre. »
Même s’il quitte ses fonctions, il explique son engagement à poursuivre ses rencontres auprès des victimes d’abus. Il explique que sa démission se fait dans l’intérêt de l’Église d’Angleterre, et il prie pour que cette décision puisse ramener les chrétiens à l’amour du Christ.
« Car par-dessus tout », confie-t-il, « mon engagement le plus profond est envers la personne de Jésus-Christ, mon Sauveur et mon Dieu, le porteur des péchés et des fardeaux du monde, et l’espérance de chaque personne. »