« La fragilité des origines peut inspirer et consoler les fragilités d’aujourd’hui » - ZENIT

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

La paix soit avec vous !
Tout d’abord, bienvenue à tous, bonjour à vous !

Je salue l’Abbé général récemment élu et je remercie chacun de vous pour le don que représente votre vie monastique, qui rappelle à toute l’Église la primauté de Dieu comme source de joie et fondement de toute transformation personnelle et sociale.

Comme au début de votre histoire, lorsque saint Jean Gualbert répondit à l’appel qui le poussait vers une plus grande authenticité, nous nous retrouvons de nouveau à l’aube d’un nouveau millénaire, dans lequel, au milieu de nombreuses craintes, le monde entier semble en pleine recomposition. Il ne s’agit pas de fuir les défis de notre temps, mais d’y demeurer, avec la profondeur de ceux qui se taisent et écoutent la Parole de Dieu, afin de la faire resplendir dans une culture en mutation.

La fragilité des origines peut inspirer et consoler les fragilités d’aujourd’hui. Nous sommes souvent moins forts qu’autrefois, moins jeunes, moins nombreux, parfois marqués par nos limites humaines et nos erreurs. Pourtant, l’Évangile accueilli sine glossa (sans commentaire, dans sa pureté) ne cessera jamais de répandre le parfum de sa beauté. Que rien ne vous détourne du besoin originel de réforme, de renouveau et de simplification — au bénéfice de tous — d’une vie chrétienne toujours capable d’élargir les horizons et d’ouvrir la respiration de toute existence humaine.

Dès 1973, saint Paul VI évoquait votre Fondateur et les premiers pas de la Congrégation en ces termes :

« Il voulait un novum institutum, un “nouvel institut” qui revienne aux sources authentiques de la prière et de l’apostolat, comme l’avaient fait les Apôtres, les Pères de l’Église et son saint Benoît ; et les premiers frères qui se rassemblèrent autour de lui à Vallombrosa cherchèrent et trouvèrent en effet cette nova conversio, ressentie comme une source de sanctification personnelle, mais qui allait également se révéler un levain de vie nouvelle » [1].

Le pape Montini — qui sait, peut-être plusieurs d’entre vous étaient-ils de jeunes moines à cette époque… quoique je voie parmi vous aussi de très jeunes visages ! — insistait sur l’actualité de ces débuts, en notant que

« le renouveau des ordres religieux, et de l’Église en général, tant dans le clergé que chez les laïcs, constitue les points les plus vifs et les plus passionnés du Concile et de l’après-Concile » [2].

Mon bien-aimé prédécesseur, le pape François, n’a cessé d’inviter chacun de nous à poursuivre le renouveau de l’Église voulu par le Concile Vatican II. Il nous est encore demandé de dépasser toute forme d’autoréférentialité, d’être plus pauvres et d’écouter les pauvres, d’intensifier les liens de communion. En particulier, que la communion avec les autres Congrégations des filles et fils de saint Benoît vous aide à rester fidèles à la Règle, en dialogue avec le monde contemporain. En effet, la recherche d’une spiritualité dans laquelle prière, travail et joie s’entrelacent dans la fidélité aux lieux et aux choses du quotidien est toujours actuelle. Soyez-en des témoins attentifs et accueillants.

Je vous encourage à regarder l’avenir avec espérance, avec une pensée affectueuse pour tous vos confrères, tout en vous accordant de tout cœur ma Bénédiction apostolique. Merci !