En matière d'Intelligence artificielle, prendre soin des plus vulnérables © unsplash.com

En matière d'Intelligence artificielle, prendre soin des plus vulnérables © unsplash.com

Le Saint-Siège appelle les États à réguler l’IA pour la protection des enfants

Au Vatican, réflexion sur les risques de l’intelligence artificielle pour les enfants

Share this Entry

 

Suite à l’appel du pape François et la publication en janvier d’une Note sur les relations entre l’intelligence artificielle (IA) et l’intelligence humaine, une rencontre a lieu ces jours-ci au Vatican pour réfléchir sur les « risques et opportunités de l’intelligence artificielle pour les enfants ».

Se déroulant du 20 au 22 mars 2025, elle est co-organisée par l’Académie pontificale des sciences du Vatican, l’Institut d’anthropologie de l’Université pontificale grégorienne de Rome et la World childhood foundation. Elle rassemble une soixantaine d’experts internationaux dont des scientifiques, des élus et des représentants d’associations ou de fondations investies dans le développement et la protection de l’enfance.

Cette réunion vise à favoriser un engagement commun pour améliorer la sécurité et la dignité des enfants. Elle propose également une réflexion approfondie sur l’éthique de l’IA, ainsi que l’importance du rôle des États dans ce domaine.

29 millions d’abus recensés par une agence américaine

L’intelligence artificielle est un outil efficace pouvant aider les enfants, notamment dans l’apprentissage des langues ou de la lecture, avec des possibilités offertes aux enfants porteurs de handicap. Mais elle peut aussi comporter de réels risques comme l’addiction, le harcèlement, les abus sexuels ou les problèmes liés à la surveillance.

« Il faut mettre de l’éthique dans les datas, avant de les mettre à disposition des consommateurs » © unsplash.com

« Mettre de l’éthique dans les datas, avant de les mettre à disposition des consommateurs » © unsplash.co

« Comme Église, notre mission est de prendre soin des blessés et des plus vulnérables, et ainsi des enfants. À ce titre, nous devons leur garantir des relations et un environnement sûrs. Pour eux, le monde numérique est un espace majeur de communication. Or aujourd’hui, il existe des risques dans cet espace » explique aux médias du Vatican le P. Hans Zollner, directeur de l’institut d’anthropologie de l’Université pontificale grégorienne.

Selon lui, l’agence américaine non lucrative Necmec, fondée il y a quarante ans, « a recensé 29 millions de cas d’abus d’enfants en ligne », et en lien avec Interpol, elle signale actuellement des cas d’abus en Europe, permettant localement de poursuivre les présumés coupables.

Pour le cardinal Peter Turkson, chancelier de l’Académie pontificale des sciences sociales, les États doivent réguler l’intelligence artificielle. Il les appelle à la responsabilité, et à ne pas laisser cette technologie « entièrement dans les mains des industries » : « Il faut mettre de l’éthique dans les datas, avant de les mettre à disposition des consommateurs. »

 

Share this Entry

Anne van Merris

Journaliste française, Anne van Merris a été formée à l’Institut de journalisme européen Robert Schuman, à Bruxelles. Elle a été responsable communication au service de l'Église catholique et responsable commerciale dans le privé. Elle est mariée et mère de quatre enfants.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel