À l’occasion du Jubilé ordinaire de 2025, les pèlerins venant à Rome peuvent s’inscrire aux différents temps jubilaires proposés. Ils peuvent notamment passer la Porte sainte de la basilique saint-Pierre – ou de l’une des trois autres basiliques papales – pour demander une indulgence plénière et faire l’expérience de la miséricorde de Dieu.

Sept trésors spirituels à découvrir © iubilaeum2025.va
Les pèlerins peuvent également se rendre dans l’une ou l’autre des 12 églises jubilaires désignées comme des lieux de rassemblement à Rome, offrant des catéchèses en différentes langues, avec la possibilité de vivre des temps de prière et recevoir le sacrement de la réconciliation.
Mais l’Année sainte peut être aussi l’occasion de découvrir le « parcours des sept églises jubilaires », et revivre ce pèlerinage ancien proposé au 16e siècle par saint Philippe Néri. Il s’agit de marcher 25 kilomètres sur les traces des premiers martyrs de Rome : traverser la ville, longer les voies romaines à travers la campagne, visiter les catacombes tout en faisant une pause spirituelle dans chacune des sept basiliques.
L’itinéraire proposé par le site du Jubilé part de la basilique Saint-Pierre, progresse en direction de la basilique Sainte-Marie-Majeure, puis Saint-Laurent-hors-les-murs et Sainte-Croix-de-Jérusalem. Le parcours s’oriente ensuite vers la basilique Saint-Jean-de-Latran, puis Saint-Paul-hors-les-murs et enfin la basilique Saint-Sébastien-hors-les-murs.
Les trésors spirituels des 7 basiliques
- Saint-Pierre
La basilique Saint-Pierre est l’un des lieux les plus emblématiques du catholicisme et l’une des plus grandes églises du monde. La tradition affirme que le tombeau, dans lequel l’apôtre Pierre a été enterré après avoir été crucifié, se trouve en ce lieu. Au 4e siècle, l’empereur Constantin a fait construire une basilique, la première dédiée à la mémoire de saint Pierre.
Au début du Moyen Âge, ce lieu de culte est devenu le principal lieu de pèlerinage en Occident, et le pape Jules II le fit démolir en 1506 pour faire place à une église plus grande. De grands artistes se sont succédé dans la conception de cette imposante basilique, comme Donato Bramante, Raphaël ou Michel-Ange. En 1629, Le Bernin a pu achever la décoration intérieure de toute l’église, lui donnant son aspect actuel.
- Sainte-Marie-Majeure
Cette basilique est le sanctuaire marial le plus important et le plus ancien d’Occident, et c’est la seule des basiliques papales à conserver intact son aspect paléochrétien.
Selon le récit de sa fondation, la Vierge Marie est apparue en songe au patricien Jean et au pape Libère, et leur demanda de construire une église qui lui serait dédiée, à l’endroit précis où elle ferait tomber la neige. Le miracle s’est produit le matin du 5 août 358, en plein été, et la neige tombée délimitait le périmètre choisi sur l’Esquilino, la plus haute des collines romaines. Encore aujourd’hui, la miraculeuse chute de neige est commémorée par des pétales blancs qui, pendant la liturgie, tombent du plafond de la basilique.
La basilique abrite notamment l’icône mariale la plus importante, la Salus Populi Romani. La tradition attribue cette image à saint Luc, évangéliste et patron des peintres. Le pape François place toujours ses voyages apostoliques sous la protection de la Salus, qu’il visite avant de partir et après son retour.
- Saint-Laurent-hors-les-murs
En 258, l’empereur Valérien a publié un édit qui prévoyait le meurtre de tous les évêques, prêtres et diacres. Parmi eux figurait saint Laurent, un diacre d’origine espagnole à qui la basilique est dédiée et en conserve encore les reliques.
La tradition indique que le martyre eut lieu sur un gril brûlant, juste à l’endroit où se dresse aujourd’hui l’édifice, construit par l’empereur Constantin. Pendant la seconde guerre mondiale, la basilique a été entièrement détruite par les bombardements des alliés, puis reconstruite sur les ruines.
Saint Étienne, premier martyr chrétien, dont les reliques ont été apportées de Terre Sainte, repose également dans cette basilique, ainsi que le pape Pie IX, grand rénovateur de l’église au 19e siècle.
- Sainte Croix-de-Jérusalem

Basilique Sainte Croix-de-Jérusalem © iubilaeum2025.va
Cette église est un haut lieu spirituel, profondément lié à la Passion du Christ. À l’époque de l’empereur Auguste, la zone où se dresse aujourd’hui la basilique était périphérique et résidentielle. Le domaine appartenait à Hélène, mère de l’empereur Constantin, qui décida de transformer une partie de sa demeure en chapelle pour la conservation des reliques de la Croix, retrouvées sur le mont Calvaire lors de son pèlerinage en Terre Sainte en 325.
C’est autour de cette chapelle qu’a été édifiée la basilique actuelle, conçue dès le départ comme un grand reliquaire pour conserver les précieux témoignages de la passion de Jésus. À l’intérieur, entre autres, se trouve la terre consacrée du Mont Calvaire mise comme base des fondations.
- Saint-Jean-de-Latran
La basilique saint Jean-de-Latran est la cathédrale de Rome. Elle porte le titre officiel de « Mère et tête de toutes les églises de la ville Rome et du monde » et elle est le siège officiel de l’évêque de Rome.
Avec l’édit de Milan de 313, l’empereur Constantin a donné la liberté de culte aux chrétiens et voulait offrir à l’Église naissante un lieu convenable pour les célébrations. Consacrée en 324 par le pape Sylvestre Ier, la basilique fut d’abord dédiée au très Saint Sauveur. Au 9e siècle, Sergio III l’a également dédiée à Saint-Jean-Baptiste et au 12e siècle, Lucius II a ajouté Saint-Jean-l’Évangéliste.
Juste à côté de la basilique se trouve le baptistère du Latran, le plus ancien baptistère chrétien connu, également construit par Constantin.
- Saint Paul-hors-les-murs
Comme pour Saint-Laurent, cette basilique a été construite en dehors des anciens murs de Rome, sur la Via Ostiense, à l’endroit où saint Paul aurait été enterré après sa décapitation (vers 67 ap. J.-C.).
Sa construction est également liée à l’édit de Milan de 313. En 1854, le pape Pie IX a inauguré l’actuelle et monumentale basilique qui conserve encore, à l’intérieur, la chaîne qui reliait l’apôtre Paul au soldat romain lors de sa détention en attente du procès.
Sous le maître-autel se trouve la tombe de saint Paul, signalée par une plaque de marbre portant l’inscription « Paulo apostolo mart. (« À Paul, apôtre et martyr »).
- Saint Sébastien-hors-les-murs
Cette église est située hors des murs de la ville antique, le long de la célèbre Via Appia Antica. La basilique a été construite au 4e siècle sous l’empereur Constantin, à l’emplacement des catacombes où étaient vénérées de nombreuses reliques et tombes des premiers chrétiens.
Saint Sébastien est un soldat martyr du temps de Dioclétien dont les restes, conservés dans la catacombe voisine, ont été l’objet de beaucoup de ferveur. En 1714 , la basilique a été érigée en paroisse par le pape Clément XI, qui la confia aux moines cisterciens. En 1826, le pape Léon XII la céda aux prêtres de l’Ordre des frères mineurs, qui y sont encore aujourd’hui.