Chers frères et sœurs, bonjour !
J’ai le plaisir de vous accueillir, pèlerins italiens du Chemin de Saint-Jacques, au tombeau de Pierre. Je vois que vous êtes très nombreux, merci. Soyez les bienvenus !
Je salue l’archevêque de Saint-Jacques-de-Compostelle, Mgr Francisco Prieto Fernández. Je salue le Supérieur général des Pères guanelliens et les membres de la famille guanellienne – si nombreux – qui, depuis près de quinze ans, travaillent dans cette église de Galizia, tant à Saint-Jacques qu’à Finisterre, pour assurer l’accueil spirituel des pèlerins. Et vous, pèlerins, vous êtes en quelque sorte la preuve vivante de leur engagement apostolique. Je salue également la Confraternité Saint-Jacques de Pérouse, présente ici avec l’assistant spirituel, Mgr Paolo Giulietti, archevêque de Lucques, elle aussi engagée dans ce service d’évangélisation.
Il est intéressant de voir comment le nombre de pèlerins de Saint-Jacques a augmenté au cours des trente dernières années. Parmi eux se trouvent également mes prédécesseurs, saint Jean-Paul II et Benoît XVI, qui ont souhaité visiter le sanctuaire, notamment en raison de sa grande importance dans l’histoire chrétienne de l’Europe.
Cette croissance numérique est un fait très positif, mais elle pose en même temps une question sérieuse : les personnes qui parcourent le Chemin de Saint-Jacques effectuent-elles un véritable pèlerinage ? C’est la question à laquelle nous devons répondre. Ou s’agit-il d’autre chose ? Bien sûr, il y a des expériences différentes, mais la question nous fait réfléchir.
Nous pouvons reconnaître un pèlerinage chrétien sur les tombes des apôtres à trois signes. Le premier est le silence, premier signe. Le Chemin vécu dans le silence permet d’écouter, d’écouter avec le cœur, et ainsi de trouver, en marchant, par l’effort, les réponses que le cœur cherche, parce que le cœur pose des questions. En effet, Dieu parle en silence, comme une brise légère ; rappelez-vous l’histoire d’Élie (cf. I Rois 19, 9-13).
Deuxièmement, l’Évangile – le silence, l’Évangile – ayez toujours l’Évangile dans votre poche, je vous le recommande ; achetez une petite édition de poche et gardez-la dans votre poche, et lisez quelque chose tous les jours : ouvrez-la comme cela et lisez. C’est une bonne façon de prier. Un Évangile de poche, ça ne coûte rien, mais si quelqu’un ne peut pas se l’offrir, je l’offrirai, il suffit de me le demander… [rires]. Mais c’est important de garder l’Évangile dans sa poche. Le pèlerinage se fait en relisant le chemin que Jésus a parcouru, jusqu’à l’extrême don de soi. Le chemin est d’autant plus vrai, d’autant plus chrétien, qu’il conduit à sortir de soi et à se donner librement, au service du prochain. Et c’est ce que fait l’Esprit Saint lorsque nous lisons l’Évangile chaque jour. Parce qu’il se passe quelque chose, je vais vous l’expliquer. Nous pouvons lire un bon roman, cela nous fera peut-être du bien, nous pouvons lire les nouvelles tous les jours, certaines nous font pleurer ; mais quand on lit l’Évangile, il y a quelqu’un à côté de nous. C’est l’Esprit Saint. C’est lui qui nous fait bien comprendre ce que représente l’Évangile. Et c’est l’Esprit Saint qui le réalise.
Le troisième élément – le silence, l’Évangile, et le troisième, le « Protocole de Matthieu 25 » : « Tout ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Le silence, l’Évangile et le fait de faire le bien à des personnes qui sont aussi plus petites, les personnes les plus défavorisées. Toujours faire le bien. Sur le chemin, soyez attentifs aux autres, surtout à ceux qui ont le plus de mal, qui sont tombés, qui sont dans le besoin… Saint Luigi Guanella disait que le but de la vie de ceux qui croient est de faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte.
Chers amis du Chemin de Saint-Jacques, je vous encourage dans votre apostolat d’évangélisation et d’attention. Les anciens pèlerins nous enseignent que, des pèlerinages chrétiens, on revient apôtre ! Je fais un pèlerinage et je reviens en tant qu’apôtre pour annoncer Jésus.
Que la Sainte Famille de Nazareth, pèlerins sur la terre de Palestine, soit un exemple pour nous en ce temps d’attente. Merci d’être venus ! J’aime cela et je vous remercie beaucoup, et je le dis de tout cœur. Je vous bénis et je prie pour vous. Et vous aussi, s’il vous plaît, priez pour moi. Vous comprenez ? Mais priez fort, priez !