Des français « vers les autels » : ce mercredi 18 décembre 2024, le Dicastère des causes des saints a annoncé la sainteté de 16 religieuses Carmélites déchaussées de Compiègne, tuées en haine de la foi le 17 juillet 1794. Ont également été reconnues les vertus héroïques du serviteur de Dieu Pierre Goursat, décédé à Paris le 25 mars 1991.
Parmi les autres décrets, soulignons la prochaine béatification de deux martyrs du 20e siècle : le jésuite allemand Eduard Profittlich, administrateur apostolique d’Estonie mort en février 1942 dans une prison soviétique, et l’italien Elia Comini, prêtre de Saint-François-de-Sales tué en haine de la foi par les nazis, en octobre 1944.
Les saintes religieuses de Compiègne
Les carmélites déchaussées de Compiègne, guillotinées le 17 juillet en 1794 en pleine Terreur pendant la révolution française, sont reconnues saintes par le pape François, qui a décidé d’étendre à l’Église universelle le culte de la bienheureuse Thérèse de Saint-Augustin et de ses quinze compagnes.
Les religieuses sont désormais inscrites au martyrologe romain, ce qui équivaut à une canonisation, sans qu’aucun miracle n’ait été nécessaire pour qu’elles deviennent saintes.
Contraintes de quitter leur monastère le 14 septembre 1792, en pleine vague anticléricale, les carmélites ont trouvé refuge dans des localités différentes et ont dû revêtir des habits civils. Mais accusées de poursuivre leur vie consacrée et d’avoir une sympathie pour la monarchie, elles ont été exécutées sur le site de l’actuelle place de la Nation, à Paris.
Sur le trajet les menant à l’échafaud, elles ont continué à prier, proclamer leur foi, ont entonné des psaumes et le Veni creator avant d’être décapitées. Leur dignité et leur dévotion lors de leur exécution imposa le silence à la foule impressionnée.
Le vénérable Pierre Goursat
Né le 15 août 1914 à Paris, Pierre Goursat était un homme d’action et de contemplation. Après sa conversion à l’âge de 19 ans, sa vie a entièrement été tournée vers le Christ, empreinte de compassion envers les plus pauvres et d’une grande passion pour l’évangélisation.
De santé fragile, Pierre s’est posé la question du sacerdoce, mais a choisi de rester laïc et célibataire. Il a pris conscience assez rapidement de l’importance des médias dans l’évangélisation, et s’est ardemment investi dans le monde de la culture, de l’édition et du cinéma, en écrivant notamment des critiques de films.
Très attaché à la Vierge Marie et à l’adoration eucharistique, il a vécu à l’âge de 60 ans une expérience d’effusion de l’Esprit Saint dans la grâce du renouveau charismatique. Avec le soutien de Martine Catta, mariée et mère de famille, Pierre a alors fondé la communauté de l’Emmanuel dans les années 1970, une communauté internationale de laïcs et de prêtres, vivant au cœur du monde et se mettant au service de la mission de l’Église catholique.
Pierre Goursat est décédé en 1991, après avoir passé les dernières années de sa vie dans le silence et l’adoration. Une biographie, écrite par le P. Francis Kohn, postulateur de la cause de béatification, paraîtra en mars 2025 en France.