L’Observatoire sur L’intolérance et la discrimination envers les chrétiens en Europe (Oidac Europe), basé à Vienne, a publié son dernier rapport, qui révèle 2 444 crimes de haine antichrétiens documentés dans 35 pays européens au cours de l’année 2023. Les données incluent les enregistrements de la police et des organisations de la société civile.
Selon l’Oidac Europe, parmi ces cas, 232 correspondaient à des attaques directes contre des personnes en raison de leur foi chrétienne, y compris le harcèlement, les menaces et les violences physiques. Le rapport intègre également les chiffres du Bureau des Institutions Démocratiques et des Droits de l’Homme (BIDDH) de l’OSCE, qui a documenté 1 230 crimes de haine antichrétiens dans 10 pays européens en 2023, une augmentation significative par rapport aux 1 029 enregistrés l’année précédente.
Le rapport du BIDDH/OSCE sur les crimes de haine a été publié le 15 novembre, avant la Journée Internationale de la Tolérance. Les données reflètent une tendance inquiétante qui contredit les valeurs de pluralisme et de liberté que l’Europe, berceau des libertés et avec des racines chrétiennes profondes, devrait défendre.
Pays les plus touchés et tendances inquiétantes
Parmi les pays où l’incidence des crimes de haine antichrétiens est la plus élevée, les suivants se distinguent :
– France : près de 1 000 cas documentés en 2023.
– Royaume-Uni : plus de 700 incidents.
– Allemagne : une augmentation alarmante de 105%, passant de 135 cas en 2022 à 277 en 2023.
Outre les actes de violence physique, le rapport fait état de restrictions à la liberté de religion imposées par certains gouvernements européens. Ces restrictions comprennent l’interdiction des processions religieuses et la persécution contre les chrétiens qui expriment pacifiquement leurs croyances. Des déclarations telles que « la vie commence dès la conception » ou « le mariage n’est qu’entre un homme et une femme » ont conduit à des pertes d’emploi dans certains contextes. Ces représailles touchent également les étudiants et les enseignants dans les écoles et les universités.
L’imposition d’une laïcité étatique extrême conduit de nombreux chrétiens européens à l’autocensure. Ce phénomène est particulièrement inquiétant, car l’État, dans son rôle de garant des droits, risque de devenir un agent de discrimination sans une autorité supérieure à laquelle faire appel. Des restrictions telles que la limitation de l’objection de conscience sur des questions comme la défense de la vie vont dans ce sens.
Comparaison avec d’autres religions
Les crimes de haine contre les juifs et les musulmans sont également restés élevés en 2023, avec 9 000 cas antisémites et 6 000 incidents antimusulmans enregistrés par l’OSCE/BIDDH.
Regina Polak, représentante de l’OSCE pour la lutte contre le racisme, la xénophobie et la discrimination, a déclaré : « Les chrétiens sont la cible de crimes de haine dans toute la région de l’OSCE. Ces crimes vont du vandalisme aux agressions physiques, telles que les attaques contre des chrétiens distribuant du matériel religieux.
Types d’attaques et cas marquants
L’Oidac Europe a enregistré différentes formes d’agression contre les chrétiens en 2023, notamment :
– Vandalisme contre les églises : 62%, y compris des cas de profanation (24%), de décapitation de statues religieuses et d’incendies criminels (10%). –
– Menaces : 8%.
– Violence physique : 7%, bien qu’il y ait eu des incidents graves tels que :
– Le meurtre d’un enfant de chœur catholique par un terroriste djihadiste à Algeciras, en Espagne.
– Une tentative d’assassinat au Royaume-Uni contre un musulman converti au christianisme, considéré comme un « apostat ».
Appel à l’action
Anja Hoffmann, directrice exécutive de l’Oidac Europe, a déclaré : « Ces tendances devraient tous nous alarmer et nous inciter à protéger la liberté de religion ou de conviction. Il est essentiel de garantir que les questions philosophiques et religieuses puissent être débattues ouvertement et respectueusement sans crainte de représailles ou de censure ».
Ce rapport souligne la nécessité de mieux défendre les droits fondamentaux et le pluralisme en Europe, en particulier sur un continent dont l’héritage est si profondément chrétien.