Couverture du livret “Prier le Sacré-Cœur avec les saints” © Sanctuaire du Sacré-Cœur

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Prier le Sacré-Cœur avec les saints

15 prières pour prier le Sacré-Cœur

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Sainte Marguerite-Marie voit dans le Cœur de Jésus un abîme dans lequel nous pouvons nous plonger pour nous enrichir de ses bienfaits. Déjà saint Paul affirme que « l’amour de Dieu a été rempli dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui habite en nous » (Rm 5,5). Il nous exhorte à la confiance car « qui nous séparera de l’amour du Christ ? » (Rm 8,35).

Au fil des siècles, l’Eglise a médité sur le transpercement du côté de Jésus, y voyant la source d’eau vive qui jaillit de ce Temple Saint et devient un large fleuve capable de donner aux arbres de porter beaucoup de fruits (cf. Ez 47) et de combler notre soif.

Soif d’être aimé par Jésus. Soif d’aimer comme lui.

Profitant de quelques regards sur cette longue tradition, faisons nôtres les prières de nos pères dans la foi.

C’est par ces quelques lignes que le Père Etienne Kern, recteur du Sanctuaire du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial, nous invite à un parcours pour découvrir comment prier le Sacré-Cœur avec les saints.

 

Saint Augustin (354-430) et les pères de l’Eglise

Les pères méditent sur la blessure du côté transpercé de Jésus et y lisent tout le rassemblement des écritures mais aussi toute la richesse dont nous vivons, particulièrement par les sacrements. Ainsi, saint Augustin écrit : « La porte que l’arche reçut sur le côté, c’est assurément la blessure qu’ouvrit la lance dans le côté du Crucifié : par là, en vérité, entrent ceux qui viennent à lui, car de là découlèrent les sacrements par lesquels les croyants sont initiés » (Saint Augustin, De la cité de Dieu, 15, 26, 1). Avec Saint André de Crète redisons à Dieu notre reconnaissance :

« Quand Moïse ton serviteur frappa le rocher de son bâton, il préfigura ton côté vivifiant où nous puisons, Ô Sauveur, la nourriture de la vie!»

 

Saint Bernard (1090-1153)

Saint Bernard nous fait méditer sur le Cœur de Jésus et développe particulièrement la dimension sponsale. Jésus est ce bien-aimé transpercé, avant même sa blessure physique, par son amour pour l’Eglise, sa bien-aimée. Il nous replonge dans une lecture mystique du cantique des cantiques et nous laisse cette belle prière :

« … Allons, mes frères, allons dans cet aimable Cœur pour n’en sortir jamais. Mon Dieu, si l’on ressent tant de consolation au seul souvenir de ce Sacré-Cœur, que sera-ce de L’aimer avec tendresse ? Que sera-ce d’y entrer et d’y demeurer toujours ? Attirez-moi tout-à-fait dans votre Cœur, ô mon aimable Jésus ! Ouvrez-Le moi ce Cœur qui a pour moi tant d’attraits ; mais quoi ! Ce sein ouvert ne m’en ouvre-t-il pas l’entrée, et la plaie même de ce sacré Cœur ne m’invite-t-elle pas à y entrer ? Ainsi soit-il. »

 

François d’Assise (1181-1226)

Jésus déclare à sainte Marguerite-Marie que François d’Assise est « un des plus aimés favoris de son Cœur » pour avoir configuré sa vie à celle de Jésus. Il nous laisse dans cette prière d’offrande totale un véritable appel à nous laisser saisir par l’amour du Christ :

« Seigneur, je t’en prie, que la force brûlante et douce de ton amour prenne possession de mon âme et l’arrache à tout ce qui est sous le ciel, afin que je meure par amour de ton amour, comme Tu as daigné mourir par amour de mon amour. Amen »

 

Saint Bonaventure (1217-1274)

Avec les docteurs de l’Eglise, il nous aide à entrer dans le mystère insondable du Cœur de Jésus. Cette prière nous introduit à répondre aux ingratitudes par un esprit de louange à ce Cœur qui a tant aimé les hommes.

« Ô jaillissement éternel et inaccessible, plein de lumière et de douceur, de cette source cachée à tous les regards humains ! Profondeur sans fond, hauteur sans limite, grandeur incommensurable et pureté inviolable ! C’est de toi que coule ce fleuve qui réjouit la cité de Dieu et c’est grâce à toi qu’aux accents des acclamations et des actions de grâce, nous pouvons te chanter le cantique de louange, car nous pouvons témoigner, par expérience, qu’en toi est la source de la vie, et que par ta lumière, nous verrons la lumière. » (L’Arbre de Vie)

 

Sainte Gertrude (1256-1301)

Au 13e siècle Gertrude, puis Mechtilde, moniales bénédictines, vivent des grâces mystiques privées, reposant sur le Cœur de Jésus. Bien avant Marguerite-Marie, elle découvre les douceurs du Cœur de Jésus et désire que ce Cœur puisse être connu de tous les hommes. Gertrude nous montre dans cette prière toute la transformation que nous donne notre attachement au Cœur de Jésus.

« Je vous salue, Sacré Cœur de Jésus ; source vive et vivifiante de la vie éternelle, trésor infini de la divinité, fournaise ardente du divin amour, vous êtes le lieu de mon repos et mon asile ; ô mon aimable Sauveur, embrasez mon cœur de l’ardent amour dont le vôtre est la source, et faites que mon cœur soit tellement uni au vôtre, que votre volonté soit la mienne, et que la mienne soit éternellement conforme à la vôtre, puisque je désire que désormais votre sainte volonté soit la règle de tous mes désirs et de toutes mes actions. Ainsi soit-il. »

 

Saint François de Sales (1567-1622)

Evêque d’Annecy et fondateur de l’Ordre de la Visitation, il veut faire de cette nouvelle congrégation avec sainte Jeanne de Chantal une « petite œuvre du Cœur de Jésus ». François de Sales, grand missionnaire devant le Seigneur, nous livre le lieu où il garde allumé ce feu intérieur :

« La demeure la plus spacieuse et la plus chère à mon cœur sera dans la plaie que la lance fit à son côté. J’établirai ma demeure dans la fournaise d’amour, dans le Cœur divin, transpercé pour moi ; auprès de ce foyer brûlant, je sentirai ranimer au milieu de mes entrailles la flamme d’Amour jusqu’ici languissante… »

 

Saint Jean Eudes (1601-1680)

Contemporain de sainte Marguerite-Marie, saint Jean Eudes est un grand apôtre du Cœur de Jésus qui développe dans la théologie et la liturgie le Cœur de Jésus et de Marie. Il laisse entendre ici son zèle ardent pour le Cœur de Jésus ainsi que sa sollicitude pour tous les hommes :

« Ô Sacré-Cœur de Jésus, je vous adore de toutes les puissances de mon âme, et je vous les consacre pour toujours, avec toutes mes pensées, mes paroles et mes œuvres ; que ne puis-je, ô divin Cœur, vous rendre autant d’adorations, d’amour et de gloire que vous en rendrez à votre Père Éternel. Soyez le réparateur de mes défauts, le protecteur de ma vie, mon asile à l’heure de ma mort ; je vous demande la même grâce pour tous les pauvres pécheurs, les cœurs affligés, les agonisants, et généralement, mon Sauveur, pour tous les hommes qui sont sur la terre, afin que le prix de votre précieux Sang ne soit point perdu pour eux ; faites aussi qu’il soit appliqué au soulagement des âmes du Purgatoire : c’est ce que je désire vous demander, ô Cœur adorable, par tous les battements de mon cœur et de mes veines, jusqu’au dernier soupir de ma vie.
Ainsi soit-il.
 »

 

Sainte Marguerite-Marie (1647-1680)

Héritière du Cœur de Jésus, elle nous transmet avec le récit des apparitions toute une pédagogie pour être à notre tour les disciples bien-aimés du Cœur de Jésus. Un jour demandant à Jésus la prière qu’il désire, le Seigneur l’invite à lui dire :

« Mon Dieu, mon unique et mon tout vous êtes tout pour moi, je suis toute pour vous. Mon Dieu, mon unique et mon tout vous êtes tout à moi, je suis toute à vous. »

 

Saint Claude la Colombière (1641-1682)

Apôtre du Cœur de Jésus et apôtre de la confiance, celui qui aide Marguerite-Marie à accueillir les révélations du Cœur de Jésus nous encourage à faire notre cette attitude d’humilité, espérant tout du Cœur de Jésus :

« Sacré Cœur de Jésus, Apprenez-moi le parfait oubli de moi-même, puisque c’est la seule voie par où l’on peut entrer en vous. Puisque tout ce que je ferai à l’avenir sera à vous,  faites en sorte que je ne fasse rien qui ne soit digne de vous ; enseignez-moi ce que je dois faire pour parvenir à la pureté de votre amour, duquel vous m’avez inspiré le désir. Je sens en moi une grande volonté de vous plaire, et une plus grande impuissance d’en venir à bout sans une lumière et un secours très particulier que je ne puis attendre que de vous. Faites en moi votre volonté, Seigneur ; je m’y oppose, je le sens bien, mais je voudrais bien ne pas m’y opposer : c’est à vous à tout faire, divin Cœur de Jésus-Christ, vous seul aurez toute la gloire de ma sanctification, si je me fais saint ; cela me paraît plus clair que le jour ; mais ce sera pour vous une grande gloire, et c’est pour cela seulement que je veux désirer la perfection. Ainsi soit-il. »

 

Consécration de Marseille au Cœur de Jésus (1720)

Alors que Marseille périt sous une épidémie de peste, Mgr de Belzunce, à l’invitation de Anne-Madeleine Rémusat, consacre sa ville au Cœur de Jésus en 1720.

« Ô Cœur Sacré et Adorable du Sauveur de tous les hommes, Je te consacre de nouveau cette ville et ce diocèse,  Mon cœur et ceux de mes diocésains. Nous offrons, sans réserve et sans retour tous nos cœurs à ton service : Viens, Ô Dieu de bonté, viens en prendre possession ; viens y régner seul ; Chasse-en tout ce qui te déplaît ; Orne-les de toutes les vertus qui peuvent rendre nos cœurs selon le tiens, Doux, humbles et patients ; Qu’ils n’oublient jamais les saintes résolutions qu’ils ont formées dans ces jours de deuil et de larmes ; Fortifie leur faiblesse ; Sois leur guide, leur consolateur, leur défenseur. Que rien ne soit jamais capable de les séparer de Toi pendant la vie, et surtout au moment de la mort. Qu’ils ne vivent plus que pour Toi, Afin que nous t’aimions, Nous te bénissions pendant toute l’Éternité. Amen. »

Prière de consécration de Marseille

 

Mère Marie de Jésus (1841-1884)

Le XIXème siècle voit l’éclosion de nombreuses œuvres apostoliques et contemplatives attachées au Cœur de Jésus. Mère Marie de Jésus, arrière-petite-nièce d’Anne- Madeleine Rémusat, œuvre dans une vie contemplative à la réparation des ingratitudes que reçoit le Cœur de Jésus. Dans la tradition de Paray-le-Monial, la prière de l’heure sainte où nous accompagnons Jésus durant son agonie est une de ces œuvres importantes de réparation que le Seigneur nous propose. La prière de Mère Marie de Jésus peut aider à nous y introduire :

« Ô très aimant et très immolé Jésus, mon bien-aimé Sauveur, permettez-moi de m’agenouiller à Vos côtés, au Jardin des Oliviers, et de passer dans une union très intime avec votre Cœur agonisant, l’Heure sainte que Vous avez demandée à votre fidèle amante et victime, la Bienheureuse Marguerite-Marie. Accordez-moi, ô Sauveur adoré, une étroite participation à Vos incompréhensibles douleurs et aux sentiments de compassion qui remplirent l’âme de votre Sainte Mère en cette nuit de mortelles angoisses. »

 

Sœur Marie du Sacré Cœur (1825-1903) et la garde d’honneur

Parmi les nombreuses œuvres apostoliques répandues par les laïcs au XXe siècle), les membres de la garde d’honneur fondée par sœur Marie du Sacré Cœur au XIXème siècle, sanctifie une heure de leur journée se tenant spirituellement avec Jean et Marie au pied de la croix. Cette prière des membres de la garde d’honneur nous aide à sanctifier notre vie quotidienne :

« Seigneur Jésus, présent au Tabernacle, je T’offre cette heure avec toutes mes actions, mes joies et mes peines, pour glorifier ton Cœur par ce témoignage d’amour et de réparation. Puisse cette offrande profiter à mes frères et sœurs et faire de moi un instrument de Ton dessein d’amour. Avec Toi, « pour eux, je me sanctifie, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés en vérité » (Jn 17,19). Cœur Sacré de Jésus que Ton règne vienne ! »

 

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897)

La sainte patronne des missions nous encourage à offrir toutes les joies et épreuves de notre vie et de les unir au Cœur de Jésus qui saura leur faire porter du fruit. Dès le début du jour, nous pouvons lui offrir toutes notre journée :

« Mon Dieu, je Vous offre toutes les actions que je vais faire aujourd’hui, dans les intentions et pour la gloire du Cœur Sacré de Jésus ; je veux sanctifier les battements de mon cœur, mes pensées et mes œuvres les plus simples en les unissant à ses mérites infinis, et réparer mes fautes en les jetant dans la fournaise de son amour miséricordieux. Ô mon Dieu ! Je Vous demande pour moi et pour ceux qui me sont chers la grâce d’accomplir parfaitement Votre sainte volonté, d’accepter pour Votre amour les joies et les peines de cette vie passagère afin que nous soyons un jour réunis dans les Cieux pendant toute l’éternité. Ainsi soit-il. »

 

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

Eucharistie et Cœur de Jésus sont étroitement associés dans le message de Paray-le-Monial. Et Charles de Foucauld, grand adorateur qui se consacra au Cœur de Jésus dans la basilique du Sacré Cœur de Montmartre, nous entraine à le suivre en priant :

« Cœur de Jésus, que nous avons raison de vous adorer ! Qui peut se faire une idée de ce que votre cœur contient d’amour ? Cœur sacré de Jésus, je vous adore de toute mon âme, je me donne et je me consacre entièrement à vous et je veux que tous les instants de ma vie soient employés à vous consoler le plus possible. »

 

Depuis Innocent XII (1691-1700)

Les papes ont favorisé la dévotion au Cœur de Jésus, développant chacun un aspect du mystère de ce Cœur insondable. Terminons ce parcours en citant une prière du pape Benoit XV qui canonisa sainte Marguerite-Marie en 1920 :

« Ô Cœur très saint de Jésus ! Ô source de tout bien ! Je vous adore, je vous aime et, me repentant vivement de mes fautes, je vous présente mon pauvre cœur. Rendez-le humble, patient, pur et en tout conforme à vos désirs. Faites, Ô bon Jésus, que je vive en vous et pour vous. Protégez-moi dans les périls ; consolez-moi dans les afflictions ; accordez-moi la santé du corps, du secours dans mes nécessités temporelles, votre bénédiction dans toutes mes œuvres et la grâce d’une sainte mort. Amen ! »

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Sanctuaire du Sacré-Cœur

Au sanctuaire du Sacré-Cœur de Paray-le Monial, un jubilé est célébré du 27 décembre 2023 au 27 juin 2025, pour fêter les 350 ans des apparitions de Jésus à sainte Marguerite-Marie. Ce jubilé est une occasion de venir en pèlerinage à la Chapelle des Apparitions au monastère de la Visitation. Cette démarche jubilaire est une invitation à se mettre en marche pour répondre à l’appel de Jésus : venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau et je vous donnerai le repos, car je suis doux et humble de Cœur (Mt 11, 28). Passer la Porte jubilaire, c’est entrer dans le Cœur de Jésus pour être renouvelé en profondeur dans notre vie de baptisé et lui rendre amour pour amour. Pour plus d'informations, rendez-vous sur https://sacrecoeur-paray.org/demarche-jubilaire/

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