L’information a été dévoilée ce mercredi 17 juillet 2024. L’abbé Pierre, mort en 2007, est accusé d’agressions sexuelles et de harcèlement sexuel sur au moins sept femmes. Fondateur du mouvement Emmaüs, le prêtre français est connu pour sa forte personnalité et son appel poignant en faveur des pauvres en février 1954.
Il y a un an, Emmaüs France a recueilli le témoignage de l’une d’entre elles. À la suite de cette rencontre, le mouvement a mandaté un cabinet expert de la prévention des violences, le groupe Egaé, pour mener un travail d’écoute et d’analyse, et pour établir si d’autres faits similaires avaient pu se produire.
Ces actes, commis entre 1970 et 2005, ont concerné des salariées, des volontaires et bénévoles des organisations membres, ou des jeunes femmes dans l’entourage personnel de l’abbé Pierre. L’une d’entre elles était mineure au moment des premiers faits.
« Nos organisations saluent le courage des personnes qui ont témoigné et permis, par leur parole, de mettre au jour ces réalités. Nous les croyons, nous savons que ces actes intolérables ont laissé des traces, et nous nous tenons à leurs côtés », écrivent les responsables du mouvement, « ces révélations bouleversent nos structures, au sein desquelles la figure de l’abbé Pierre occupe une place majeure ».
Les différents groupes du mouvement Emmaüs mettent désormais leur priorité dans l’aide et l’accompagnement des victimes, mais ils désirent cependant continuer l’œuvre. « À l’heure où les urgences sociales se manifestent, nos missions restent indispensables, nous allons les poursuivre » annoncent ensemble Emmaüs France, Emmaüs international et la Fondation abbé Pierre.
De son côté, la Conférence épiscopale de France a publié un communiqué faisant part de sa douleur. Elle assure aux personnes victimes « de sa profonde compassion et de sa honte que de tels faits puissent être commis par un prêtre, et redit sa détermination à se mobiliser pour faire de l’Église une maison sûre ».