Dans la matinée du lundi 24 juin, le pape François a reçu en audience le prélat de l’Opus Dei, Mgr Fernando Ocáriz, accompagné du vicaire auxiliaire de l’Œuvre, Mgr Mariano Fazio.
Comme le rapporte le site institutionnel de l’Opus Dei, « au cours de l’audience, le prélat a informé le pape du travail réalisé avec le Dicastère du clergé pour l’adaptation des statuts, en soulignant l’atmosphère familiale et le dialogue ouvert dans lesquels ces tâches ont été accomplies. Le pape les a encouragés à continuer à travailler avec cette attitude de dialogue et de collaboration ».
Préparation du centenaire de l’Opus Dei
Pour sa part, Mgr Ocáriz a présenté au Saint-Père quelques aspects de la préparation du centenaire de l’Opus Dei, et en particulier les assemblées régionales qui se déroulent cette année, avec la participation de tous les membres de l’Œuvre ainsi que de nombreux amis et coopérateurs.
Il l’a également informé de son prochain voyage en Amérique du Sud. Le pape a encouragé à être très proche des gens, surtout dans les pays où il y a plus de souffrance, où le travail d’évangélisation est plus difficile. Il a rappelé le travail d’abnégation que font certaines personnes de l’Opus Dei dans ces pays.
L’audience, qui a duré environ une demi-heure, s’est déroulée dans un climat de chaleur et d’affection de la part du Saint-Père, qui a donné au prélat et au vicaire auxiliaire sa bénédiction affectueuse.
Les changements : une question à laquelle répond le prélat
Dans une récente interview, le journal espagnol El Debate a demandé à Mgr Ocáriz : « Comment les nouvelles dispositions papales affectent-elles l’Opus Dei et le fonctionnement quotidien de l’institution ? » Le prélat répond que « le juridique et le vital sont des domaines qui vont de pair et qui, en même temps, ont leurs distinctions. Dans la vie quotidienne des laïcs, qui sont plongés dans les affaires de ce monde, les nouvelles dispositions ne modifient pas la manière dont ils vivent leur vocation à l’Œuvre. En ce qui concerne l’Opus Dei en tant qu’institution, nous travaillons avec le Dicastère pour le Clergé afin d’ajuster les statuts, comme l’a demandé le Saint-Père dans le Motu proprio Ad charisma tuendum. Comme nous sommes encore en train d’étudier ces ajustements, je ne peux pas vous dire quel en sera le résultat. Mais je peux vous assurer que, dans le développement de ce travail, un climat de dialogue et de confiance a été établi, typique de l’Église en tant que famille de Dieu ».
Les médias espagnols s’interrogent sur la cléricalisation et plus précisément sur le fait que l’Opus Dei ne se cléricalise pas (en relevant du Dicastère pour le clergé) si la majorité de ses membres sont des laïcs : dans quelle mesure ces dispositions peuvent-elles affecter l’objectif des laïcs d’être des saints au milieu du monde ? Monseigneur Ocáriz affirme que « le message de l’Opus Dei s’adresse en premier lieu aux laïcs, hommes et femmes au milieu du monde, qui sont depuis le début la grande majorité au sein de l’Œuvre, et sa raison d’être. De même qu’il ne faut pas imposer les charismes, il ne faut pas non plus le faire avec le droit. C’est pourquoi l’Opus Dei est passé par diverses solutions institutionnelles pour trouver la formule la plus appropriée, qui intègre, d’une part, la garde du charisme et, d’autre part, une figure juridique qui lui donne une place dans l’Église et reflète sa nature sans la contraindre ni l’étouffer ».
Une autre question pertinente est de savoir si l’Opus Dei, au XXIe siècle, cherchera un nouveau moule juridique, au lieu de la prélature personnelle, mieux adapté aux nouvelles formes de vie chrétienne. À cette question, le prélat répond : « La figure juridique de la prélature personnelle s’est très bien adaptée à l’esprit de l’Opus Dei et de ses apostolats. Comme je l’ai déjà mentionné précédemment, nous sommes en train de dialoguer avec le Saint-Siège pour l’adaptation des statuts. Vous comprendrez qu’il ne serait pas sage de ma part de faire référence à un éventuel nouveau moule juridique avant d’avoir achevé le processus sur lequel nous travaillons depuis presque deux ans. L’élasticité du droit canonique peut aider à conjuguer le désir du Saint-Siège et de l’Œuvre elle-même de faire avancer la mission de l’Église dans un monde en mutation, en trouvant des solutions adéquates sans rupture institutionnelle ».
Comme on peut le voir sur le site du Vatican, le prélat de l’Opus Dei a été officiellement appelé « Modérateur général ».
