J’adresse mes salutations cordiales et mes meilleurs vœux à tous ceux qui participent au premier Symposium international interconfessionnel sur les soins palliatifs, parrainé conjointement par l’Académie Pontificale pour la vie et la Conférence des Évêques Catholiques du Canada ; et je remercie leurs Présidents respectifs, l’Archevêque Vincenzo Paglia et l’Évêque William McGrattan. Je remercie également les orateurs au Symposium et tous ceux qui ont œuvré à la réalisation de cette rencontre.
Le thème que vous avez choisi, nos convictions religieuses offrent une compréhension plus profonde de la maladie, de la souffrance et de la mort,, est à la fois actuel et essentiel. Aujourd’hui, face aux effets tragiques de la guerre, de la violence et des injustices de toutes sortes, il est trop facile de céder à la peine, voire au désespoir. Pourtant, en tant que membres de la famille humaine, et surtout en tant que croyants, nous sommes appelés à accompagner avec amour et compassion ceux qui luttent et qui ont des difficultés à trouver des raisons d’espérer (cf. 1 P 3, 15). L’espérance est en effet ce qui nous donne de la force face aux questions soulevées par les défis, les difficultés et les angoisses de la vie.
Un signe concret de proximité et de solidarité avec nos frères et sœurs qui souffrent
C’est encore plus vrai lorsqu’on est confronté à une maladie grave ou à la fin de la vie. Tous ceux qui vivent les incertitudes si souvent liées à la maladie et à la mort ont besoin du témoignage d’espérance de ceux qui les soignent et qui restent à leurs côtés. À cet égard, les soins palliatifs, tout en cherchant à alléger autant que possible le fardeau de la douleur, sont avant tout un signe concret de proximité et de solidarité avec nos frères et sœurs qui souffrent. En même temps, ce genre de soins peuvent aider les patients et leurs proches à accepter la vulnérabilité, la fragilité et la finitude qui marquent la vie humaine en ce monde.
Je voudrais souligner ici que les soins palliatifs authentiques sont radicalement différents de l’euthanasie qui n’est jamais une source d’espérance ni une authentique préoccupation pour les malades et les mourants. Il s’agit plutôt d’un échec de l’amour, reflet d’une “culture du rejet” dans laquelle « les personnes ne sont plus perçues comme une valeur fondamentale à respecter et à protéger » (Fratelli tutti, n. 18). En effet, l’euthanasie est souvent présentée à tort comme une forme de compassion.
Pourtant, la “compassion”, un mot qui signifie “souffrir avec”, n’implique pas la fin intentionnelle d’une vie mais plutôt la volonté de partager les fardeaux de ceux qui sont confrontés aux dernières étapes de leur pèlerinage terrestre. Les soins palliatifs sont donc une véritable forme de compassion car ils répondent à la souffrance, qu’elle soit physique, émotionnelle, psychologique ou spirituelle, en affirmant la dignité fondamentale et inviolable de toute personne, en particulier des mourants, et en les aidant à accepter le moment inévitable du passage de cette vie à la vie éternelle.
Nos convictions religieuses offrent une compréhension plus profonde de la maladie, de la souffrance et de la mort,
Dans cette perspective, nos convictions religieuses offrent une compréhension plus profonde de la maladie, de la souffrance et de la mort, les considérant comme faisant partie du mystère de la providence divine et, pour la tradition chrétienne, comme un moyen de sanctification. Dans le même temps, les actes de compassion et le respect manifestés par le personnel médical et les soignants dévoués permet souvent aux personnes en fin de vie de trouver un réconfort spirituel, une espérance et une réconciliation avec Dieu, les membres de leur famille et leurs amis.
En effet, votre service est important – je dirais même essentiel – pour aider les malades et les mourants à réaliser qu’ils ne sont pas isolés ou seuls, que leur vie n’est pas un fardeau, qu’ils restent toujours intrinsèquement précieux aux yeux de Dieu (cf. Ps 116, 15) et unis à nous par les liens de la communion.
Chers amis, je vous encourage tous dans vos efforts pour faire progresser les soins palliatifs pour nos frères et sœurs les plus vulnérables. Puissent vos discussions et débats de ces journées vous aider à persévérer dans l’amour, à donner de l’espérance à ceux qui sont en fin de vie et à faire avancer la construction d’une société plus juste et plus fraternelle. J’invoque sur vous et vos proches les Bénédictions divines de sagesse, de force et de paix.
Rome, Saint-Jean-de-Latran, le 26 avril 2024
FRANÇOIS