Le pape François s’adressant à la foule lors de l’audience générale du 28 février 2024 © Vatican Media

Le pape François s’adressant à la foule lors de l’audience générale du 28 février 2024 © Vatican Media

« Dieu est paix et il désire la paix »

Message du pape François à la chaîne Alarabiya (texte intégral) 

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12 avril 2024

Chers amis,

Je vous remercie de l’occasion qui m’est donnée de vous dire un mot à la fin du Ramadan. Cette année, par une heureuse coïncidence, le mois sacré pour l’Islam se termine quelques jours seulement après la célébration de Pâques, la fête religieuse la plus importante pour les chrétiens.

Cette heureuse occasion, qui nous invite à lever les yeux vers le ciel et à adorer le Seigneur, « miséricordieux et tout-puissant » (Nostra Aetate, 3), contraste fortement avec la douleur que nous ressentons pour le sang qui coule actuellement sur les terres bénies du Moyen-Orient.

Frères et sœurs, notre père Abraham a levé les yeux au ciel pour contempler les étoiles. La lumière de la vie, qui brille tout autour de nous et nous enveloppe d’en haut, nous appelle à laisser derrière nous la nuit noire de la haine, afin que, conformément à la volonté du Créateur, les étoiles brillent sur notre monde, plutôt que l’éclat des missiles qui illuminent les cieux et font pleuvoir le feu pour dévaster la terre !

 

Dieu est paix et il désire la paix

Dieu est paix et il désire la paix. Ceux qui croient en lui ne peuvent que rejeter la guerre, qui ne résout pas les hostilités mais ne fait que les accroître. La guerre, comme je ne me lasse pas de le dire, est toujours et uniquement un échec : c’est un chemin qui ne mène nulle part ; elle n’ouvre pas de nouveaux horizons, mais étouffe toute espérance.

Je souffre beaucoup du conflit en Palestine et en Israël. Puisse-t-il y avoir un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, où une catastrophe humanitaire est en cours. Que l’aide puisse parvenir au peuple palestinien qui souffre beaucoup et que les otages pris en octobre soient libérés ! Je pense aussi à la Syrie, au Liban et à tout le Moyen-Orient ravagés par la guerre. Ne laissons pas se propager les flammes du ressentiment, attisées par les vents funestes de la course aux armements ! Ne laissons pas la guerre s’étendre ! Mettons fin à l’inertie du mal !

Je pense constamment aux familles, aux jeunes, aux travailleurs, aux personnes âgées et aux enfants. Je suis certain que dans leurs cœurs, dans les cœurs des gens ordinaires, il y a un grand désir de paix. Et qu’au milieu de la montée de la violence, des larmes coulent de leurs yeux et qu’un seul mot sort de leurs lèvres : Assez ! Assez ! – Moi-même, je répète ce mot à ceux qui ont la grave responsabilité de gouverner les nations. Assez ! Stop ! S’il vous plaît, mettez fin au fracas des armes et pensez aux enfants, à tous les enfants, comme à vos propres enfants. Regardons tous l’avenir avec des yeux d’enfants. Ils ne demandent pas qui est l’ennemi à détruire, mais qui sont les amis avec lesquels ils peuvent jouer. Ils ont besoin de maisons, de parcs et d’écoles, pas de tombes ni de fosses communes.

Je crois que les déserts peuvent fleurir

Mes amis, je crois que les déserts peuvent fleurir : comme dans la nature, ainsi dans le cœur des individus et dans la vie des peuples. Pourtant, les déserts de la haine ne peuvent donner naissance à des pousses d’espoir que si nous apprenons à grandir ensemble, les uns à côté des autres ; que si nous apprenons à respecter les croyances des autres ; que si nous reconnaissons le droit à l’existence de chaque peuple et le droit de chaque peuple à avoir son propre État ; que si nous apprenons à vivre en paix sans diaboliser qui que ce soit.

Telle est ma conviction et mon espérance, que je partage avec les chrétiens qui, malgré combien de difficultés, vivent dans tout le Moyen-Orient. Je les embrasse, je les encourage et je leur demande d’apprécier toujours et partout le droit et la capacité de professer librement leur foi, qui parle de paix et de fraternité.

Je vous remercie de votre attention. Je vous salue avec affection et je vous assure que le Moyen-Orient continue à occuper une place particulière dans mon cœur. Je souhaite à chacun d’entre vous le meilleur et les bénédictions du Très-Haut. Shukran ! (Merci !)

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Rédaction

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