La Commission finalise le rapport annuel du projet pilote sur les politiques et procédures de sauvegarde dans l’Église et approuve la soumission au Saint-Père. La Commission approuve une version élargie du Cadre des lignes directrices universelles (UGF). Elle se félicite de l’approbation par le Saint-Père du programme de renforcement des capacités de l’Initiative Memorare dans l’hémisphère sud et accroît la participation des églises locales. Enfin, la Commission donne son feu vert à un groupe de réflexion à haut niveau sur la question des adultes vulnérables et des actions de sauvegarde dans les entités ecclésiales.
La Commission pontificale pour la protection des mineurs a conclu son Assemblée plénière de printemps le vendredi 8 mars 2024, en approuvant la présentation au Saint-Père de son Rapport annuel du projet pilote sur les politiques et procédures de sauvegarde dans l’Église, comme cela lui a été demandé. Elle a également finalisé un cadre révisé des lignes directrices universelles (UGF) qu’elle prévoit de déployer très prochainement.
Aller de l’avant dans une « proximité concrète »
Lors de son audience avec la Commission le 7 mars dernier, le Saint-Père a parlé du ministère de l’Église pour la protection des mineurs et de la proximité avec les victimes d’abus comme d’une réalité concrète. Soulignant le rôle vital de l’accompagnement des victimes et des survivants, le Saint-Père a réaffirmé le mandat élargi de la Commission, qui fête ses dix ans depuis sa création en mars 2014.
La Commission a révisé et amélioré un cadre élargi des lignes directrices universelles qui comprend non seulement les principes supérieurs de protection attendus dans l’ensemble de l’Église, mais qui donne davantage de détails en termes de « critères » et d’« indicateurs » pour expliquer comment ces principes peuvent être mis en œuvre et évalués dans chaque église locale. Une attention particulière a été accordée à un programme visant à garantir que l’UGF soit connu et opérationnel dans les parties de l’Église où l’expertise et les ressources font défaut.
Le cadre révisé des normes de sauvegarde a été présenté à la plénière de mai 2023 comme un modèle pour le développement du cadre des lignes directrices universelles (UGF) et a été approuvé sous sa forme de projet, après une période de commentaires publics, en septembre 2023. Après révision et évaluation supplémentaires, la Commission teste un projet final dans les régions visant à établir une référence par rapport à laquelle l’Église peut évaluer ses capacités de sauvegarde, mesurer ses faiblesses et se fixer des objectifs d’amélioration. Les lignes directrices travaillent ensemble pour articuler ce qui fait de l’Église un lieu sûr et accueillant pour les enfants et les personnes vulnérables, en particulier les victimes/survivants, leurs familles et leurs communautés.
Grâce à l’UGF, la Commission mesurera concrètement les progrès accomplis dans la réalisation de ces objectifs à l’échelle mondiale dans son rapport annuel sur les politiques et procédures de sauvegarde dans l’Église, qui, comme l’a déclaré le Saint-Père, « ne devrait pas être simplement un document de plus, mais devrait nous aider à mieux apprécier le travail qu’il reste à accomplir. »
Une grande partie de l’Assemblée plénière a été consacrée à l’examen et à l’évaluation du rapport annuel du projet pilote, que le Saint-Père a demandé à la Commission en 2022. En 2023, la Commission a élaboré et publié sur son site web une méthodologie et un schéma directeur pour le rapport annuel.
Le rapport annuel du projet pilote s’appuie sur les dix premières années d’expérience de la Commission, notamment en ce qui concerne l’accompagnement des victimes et des survivants. Il évalue l’état des politiques et des procédures de sauvegarde au niveau des treize Églises nationales qui ont participé aux visites ad limina en 2023, le rapport propose une évaluation des tendances au niveau régional en soulignant les domaines à améliorer et il propose des recommandations sur la manière d’avancer pour atteindre les objectifs de vérité, de justice, de réparation et de non-répétition des abus sexuels sur enfants dans l’Église à travers le monde. Une section examine également la manière dont les différents services de la Curie engagent l’Église locale dans le ministère de la sauvegarde.
La Commission a approuvé le rapport annuel de projet pilote et le présentera prochainement au Saint-Père et aux autorités compétentes pour examen et publication éventuelle.
Un engagement indéfectible envers les victimes et les survivants
La Commission fait siennes les paroles du Saint-Père selon lesquelles, en tant qu’Église, nous nous engageons à « restaurer le tissu des vies brisées et à guérir la douleur des victimes » et est encouragée par l’appui du Saint-Père à l’initiative Mémorare de la Commission, créée en 2022 avec le soutien de la Conférence épiscopale italienne. L’initiative Memorare est un programme de renforcement des capacités visant à apporter des ressources pratiques aux églises qui s’efforcent de mettre en œuvre des normes de sauvegarde fondamentales pour prévenir les abus d’enfants et de personnes vulnérables et mettre en place des services d’aide aux victimes.
Les piliers du programme sont enracinés dans Vos estis lux mundi art2, en particulier :
- L’établissement et la promotion des marches à suivre de signalement pour les victimes/survivants d’abus sexuels auprès de l’Église ;
- La formation du personnel de l’Église à tous les niveaux sur la manière d’accompagner de manière sûre et compétente les victimes et les survivants, leurs familles et leurs communautés et de gérer de manière transparente et responsable les allégations d’abus ;
- La mise en place de réseaux locaux de sauvegarde pour promouvoir des mécanismes culturellement appropriés afin de lutter contre les obstacles culturels ou sociétaux au traitement et au signalement des abus, ainsi que des modèles de prévention, et servir de point focal pour la collecte d’informations au niveau régional.
Grâce à la structure de son groupe régional et à la générosité des églises donatrices, des protocoles d’accord ont été conclus avec neuf églises locales du Sud, notamment le Paraguay, le Panama, le Costa Rica, le Venezuela, le Mexique, le Rwanda, la République centrafricaine, l’AMECEA et l’archidiocèse de Mombasa, au Kenya, et seront bientôt signés avec le Lesotho.
Au cours de son assemblée plénière de cette semaine, la Commission a également accueilli Mgr. Roberto Pio Alvarez, évêque de Rawson en Patagonie, Argentine, qui a signé un protocole d’accord pour établir l’initiative Memorare dans la province civile de Chubut en Patagonie, Argentine.
La Commission estime que sa présence régionale aux côtés de la réalité locale de l’Église est essentielle pour vérifier la nature et l’ampleur des défis qui nous attendent.
Explorer le concept de vulnérabilité dans l’Église
Au cours des dix dernières années, la Commission a entendu, dans le cadre de son travail avec les victimes/survivants, des préoccupations concernant le concept de vulnérabilité dans l’Église et la manière dont les organismes de sauvegarde agissent en ce qui concerne la condition des personnes en position de vulnérabilité à l’abus sous toutes ses formes. Une attention particulière a été accordée à la situation des femmes religieuses et à la nécessité de promouvoir des structures de sauvegarde dans la vie communautaire.
La Commission a donné le feu vert à la mise en œuvre de la proposition du Comité du groupe de réflexion d’examiner la réalité des personnes vulnérables dans le contexte du ministère de l’Église et la manière dont cela éclaire les efforts de sauvegarde. Conçue comme une réflexion pratique sur ce qui constitue actuellement un obstacle ou une confusion dans l’approche de ces questions par l’Église, l’initiative a pour but d’adopter une approche pluridisciplinaire des questions relatives à la vulnérabilité afin de fournir des recommandations concrètes sur la manière dont l’Église pourrait mieux lutter contre les préjudices commis à l’encontre de personnes non mineures par les ministres de l’Église dans une variété de contextes pastoraux.
Les conclusions du groupe de réflexion seront présentées dans un rapport et un ensemble de recommandations.
Proximité des pasteurs de l’Église, apôtres de la sauvegarde
La Commission a également rencontré le Préfet et les fonctionnaires du Dicastère pour les évêques et a discuté de questions d’intérêt commun, en particulier en ce qui concerne les décisions relatives aux éléments opérationnels de « Vos Estis Lux Mundi » (VELM) et la nécessité de faire preuve d’une plus grande transparence lorsque les décisions découlant de « VELM » sont mises en œuvre dans des cas particuliers.