Rencontre du pape avec les participants au cours sur le for interne © Vatican Media

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Réflexion sur l’acte de contrition

Discours du pape François aux participants au cours sur le for interne

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Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue !

Je suis heureux de vous rencontrer à l’occasion du Cours annuel sur le for interne, organisé par la Pénitencerie apostolique. J’adresse un salut cordial au cardinal Mauro Piacenza, pénitencier majeur, au régent Mgr Nykiel, aux prélats, aux fonctionnaires et au personnel de la Pénitencerie, au Collège des pénitenciers ordinaires et extraordinaires des basiliques papales de Rome, et à vous tous qui participez au cours.

Dans le contexte du Carême et, en particulier, de l’Année de la prière en préparation du Jubilé, je voudrais vous proposer de réfléchir ensemble sur une prière simple et riche, qui appartient au patrimoine du saint peuple fidèle de Dieu, et que nous réciterons au cours du rite de la réconciliation : l’acte de contrition.

Malgré un langage quelque peu désuet, qui peut même être mal compris dans certaines de ses expressions, cette prière conserve toute sa pertinence, tant pastorale que théologique. En outre, son auteur est le grand saint Alphonse-Marie de Liguori, maître de la théologie morale, pasteur proche des gens et homme d’un grand équilibre, éloigné du rigorisme comme du laxisme.

Je m’arrêterai sur trois attitudes exprimées dans l’acte de contrition qui, je pense, peuvent nous aider à réfléchir sur notre relation avec la miséricorde de Dieu : le repentir devant Dieu, la confiance en lui et la volonté de ne pas rechuter.

Premièrement, le repentir. Il n’est pas le fruit d’une auto-analyse, ni d’un sentiment psychique de culpabilité, mais il naît entièrement de la conscience de notre misère face à l’amour infini de Dieu, à sa miséricorde sans limites. En effet, c’est cette expérience qui pousse notre âme à lui demander pardon, en se confiant en sa paternité, comme le rappelle la prière : « Ô mon Dieu, je regrette de tout cœur de t’avoir offensé », et plus loin, j’ajoute : « parce qu’elles t’offensent, toi, mon Dieu, qui es si bon ». En réalité, dans la personne, le sens du péché est proportionnel précisément à la perception de l’amour infini de Dieu : plus nous ressentons sa tendresse, plus nous désirons être en pleine communion avec lui et plus la laideur du mal dans notre vie nous apparaît. Et c’est précisément cette prise de conscience, qualifiée de « repentir » ou de « contrition », qui nous invite à réfléchir sur nous-mêmes et sur nos actes, et à nous convertir. Rappelons-nous que Dieu ne se lasse pas de nous pardonner et, de notre côté, ne nous lassons pas de demander pardon !

Deuxième attitude : la confiance. Dans l’acte de contrition, Dieu est décrit comme « parfaitement bon et méritant tout mon amour ». Il est beau d’entendre, sur les lèvres d’un pénitent, la reconnaissance à la fois de l’infinie bonté de Dieu et de la primauté, dans sa propre vie, de son amour pour lui. Aimer « par-dessus tout » signifie en effet placer Dieu au centre de tout, comme lumière sur le chemin et fondement de tout ordre de valeurs, en lui confiant tout. Et cette primauté inspire tout autre amour : pour l’humanité et pour la création, car celui qui aime Dieu, aime son frère (cf. 1 Jn 4, 19-21), et recherche son bien-être, toujours dans la justice et dans la paix.

Troisième aspect : la ferme résolution. Elle exprime la volonté du pénitent de ne pas retomber dans le péché commis (cf. Catéchisme de l’Église catholique, 1451), et permet le passage important de la contrition imparfaite à la contrition parfaite (cf. CEC, 1452-1453). Nous manifestons cette attitude en disant : « Je suis fermement décidé, avec l’aide de ta grâce, à ne plus pécher. » Ces mots expriment une intention, non une promesse. En effet, aucun d’entre nous ne peut promettre à Dieu de ne plus pécher, et ce qui est requis pour recevoir le pardon n’est pas une garantie que nous serons parfaits, mais une résolution actuelle, prise avec une intention droite au moment de la confession. En outre, c’est un engagement que nous prenons toujours avec humilité, comme le soulignent les mots « avec l’aide de ta grâce ». Saint Jean-Marie Vianney, le Curé d’Ars, avait l’habitude de répéter que « Dieu nous pardonne même s’il sait que nous pécherons à nouveau. » Et d’ailleurs, sans sa grâce, aucune conversion ne serait possible, contre toute tentation de pélagianisme, ancienne ou nouvelle.

Enfin, je voudrais attirer votre attention sur la belle conclusion de la prière : « Mon Dieu, aies pitié ». « Dieu » et « miséricorde » sont comme des synonymes, et cela est fondamental ! Dieu est miséricorde (cf. 1 Jn 4,8), la miséricorde est son nom, son visage. Il est bon que nous nous en souvenions toujours : dans chaque acte de miséricorde, dans chaque acte d’amour, le visage de Dieu apparaît.

Chers amis, la tâche qui vous est confiée dans le confessionnal est belle et cruciale, parce qu’elle vous permet d’aider tant de frères et de sœurs à faire l’expérience de la douceur de l’amour de Dieu. Je vous encourage donc à vivre chaque confession comme un moment de grâce unique et irremplaçable, et à donner le pardon du Seigneur avec générosité, avec affabilité, avec paternité et, j’ose le dire, même avec une tendresse filiale.

Je vous invite à prier et à vous engager pour que cette année de préparation au Jubilé puisse voir fleurir la miséricorde du Père dans de nombreux cœurs et en de nombreux lieux, afin que Dieu soit toujours plus aimé, reconnu et loué.

Je vous remercie pour l’apostolat que vous exercez – ou qui sera bientôt confié à certains d’entre vous. Que la Vierge Marie, Mère de miséricorde, vous accompagne. Moi aussi, je vous garde dans ma prière et je vous bénis de tout cœur. N’oubliez pas de prier pour moi.

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Rédaction

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