© capture d’écran : mamaantula.com

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« Mama Antula », canonisation d’une évangélisatrice audacieuse

L’argentine Maria Antonia de Saint-Joseph sera canonisée dimanche 11 février 2024

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Le 11 février prochain, le pape François présidera dans la basilique Saint-Pierre la messe de canonisation de l’argentine Maria Antonia de Saint-Joseph de Paz y Figueroa, dite « Mama Antula », béatifiée le 27 août 2016.

Le décret sur le miracle attribué à l’intercession de cette laïque consacrée a été publié en octobre 2023. Il s’agit de M. Claudio, né en 1959, qui a subi un « accident vasculaire cérébral ischémique » et dont le diagnostic final était « état végétatif ». Aujourd’hui, cet argentin mène une vie normale.

Née en 1730 à Silipica, dans le nord de l’Argentine, Maria Antonia est une figure populaire. Cette grande évangélisatrice a contribué fortement à la diffusion des Exercices spirituels selon saint Ignace. Par cette transmission, elle voulait que chacun ait la chance de connaître Jésus.

À l’âge de 15 ans, Maria Antonia prenait l’habit de « beata » sous le nom de Maria Antonia de San José, en prononçant des vœux privés et en entrant dans ce que l’on appelle le « Beaterio ». À cette époque, la vie religieuse pour les femmes se réduisait aux congrégations cloîtrées, mais Maria Antonia voulait travailler au sein d’une communauté. Elle a donc décidé de porter une tunique noire et de vivre avec d’autres femmes ; on les appelait « Béates ». 

Elle a donc commencé à aider les prêtres, à enseigner aux enfants à coudre, à soigner les malades et à distribuer des aumônes.

En 1767, après l’expulsion des Jésuites et la fermeture des réductions (missions) jésuites d’Amérique, Maria Antonia a cherché à mettre en place des retraites ignatiennes. Pour les faire connaître, elle a commencé à parcourir pieds nus les villes proches, et ensuite plus éloignées, faisant aussi du porte à porte. En même temps, elle créait des maisons où les retraites ignatiennes pouvaient se dérouler.

Son audace est allée jusqu’à Buenos Aires, en marchant 1400 kms, malgré les dangers multiples qu’un tel voyage à pied comportait. Femme forte et persévérante, elle continuait d’avancer, toujours à pieds : « Je vois que la divine Providence me sauve infailliblement pour que je continue, et chaque jour de plus en plus, le public expérimente ses fruits » écrivait -elle.

Mama Antula a ainsi donné beaucoup d’énergie pour promouvoir les exercices spirituels, et a permis à de nombreuses personnes, issues des classes sociales les plus diverses, d’y participer. Elle est morte le 7 mars 1799, à 69 ans. Au moment de sa mort, on estimait qu’entre 70 000 et 80 000 personnes avaient bénéficié de ses retraites. « Je souhaiterais marcher jusqu’aux lieux où Dieu n’est pas connu pour le faire connaître » a écrit cette femme courageuse et à l’âme évangélisatrice.

 

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Anne van Merris

Anne van Merris est journaliste, formée à l’Institut de journalisme européen Robert Schuman à Bruxelles. Elle est mariée et mère de quatre enfants.

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