Le p. Pedro Arrupe SJ © capture de Zenit /arrupe.jesuitgeneral.org

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Jésuites: ouverture du procès de béatification du p. Arrupe en février prochain

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Il avait échappé à la catastrophe d’Hiroshima

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Le Supérieur Général de la Compagnie de Jésus, le p. Arturo Sosa, annonce pour le 5 février 2019 l’ouverture officielle, lors d’une célébration à Saint-Jean-du-Latran, du procès de canonisation, en vue d’une éventuelle béatification, de son prédécesseur, le père Pedro Arrupe, décédé à Rome, à 83 ans, le 5 février 1991.
Le 5 février 2019 correspond ainsi au 28ème anniversaire de la mort du p. Arrupe. Le p. Sosa vient d’adresser, le 14 novembre, une lettre à la Compagnie de Jésus à ce propos : le 14 novembre, c’est aussi le 111e anniversaire de la naissance de Pedro Arrupe, en 1907.
Ce procès « diocésain » a reçu le nihil obstat du Vatican en juillet dernier. La postulation de la Compagnie de Jésus recueillera toutes les données et témoignages (postulazione@sjcuria.org).
Un nouveau site dédié au 28e « général » des jésuites a été ouvert en français, en espagnol et en anglais: https://arrupe.jesuitgeneral.org/fr/ .
Le p. Arrupe est né en 1907 à Bilbao et il est décédé en 1991 à Rome. Il a été à la tête de l’ordre des jésuites à partir de 1965 – une élection à vie – mais, frappé par une trombose cérébrale, en 1981, lors d’un voyage en Asie, il démissionnera en 1983 : « alors que sa maladie entraîne la détérioration de sa santé, il fait l’expérience d’un toujours plus grand abandon à Dieu”, souligne le nouveau site.
Il a été inhumé dans une chapelle latérale de l’église romaine “du Gesù”, où se trouve également le tombeau de saint Ignace de Loyola, fondateur des jésuites, basque comme lui.
Le pape François a plusieurs fois rendu hommage à la « vision prophétique » du supérieur général, se recueillant sur sa tombe à l’église du Gésù à Rome et encourageant ainsi d’anciens élèves ou étudiants des écoles ou universités jésuites en septembre 2016 : « l’Eglise a besoin que vous puisiez au courage et à l’exemple du père Arrupe ».
Par deux fois dans ses homélies à Sainte-Marthe, il évoquait cette anecdote racontée par le p. Pedro Arrupe, invité par un riche pour recevoir de l’argent à l’intention des missions au Japon. La remise de l’enveloppe eut lieu devant des journalistes et photographes. Le P. Arrupe raconta avoir subi ce jour là « une grande humiliation » mais avoir accepté l’argent « pour les pauvres du Japon ». Lorsqu’il ouvrit l’enveloppe, « il y avait 10 dollars dedans ». Et le pape de fustiger « cette spiritualité de la cosmétique, où l’on veut ‘paraître’ bon, beau ».
Pedro Arrupe entre dans la Compagnie de Jésus en janvier 1927. Quand le gouvernement républicain espagnol expulse les jésuites d’Espagne, en 1932, il poursuit ses études en Belgique, aux Pays-Bas et aux États-Unis, où il est ordonné prêtre. À New York, il est aumônier des hispanophones en prison.
Depuis longtemps désireux d’être missionnaire, il part en 1938 pour le Japon, où il est bientôt maître des novices, à Hiroshima. Quand explose la première bombe atomique, il se dévoue avec ses novices auprès des blessés et moribonds.
Il est un des huit jésuites – avec notamment les pp. Hugo Lassalle, Wilhelm Kleinsorge, Hubert Cieslik et Hubert Schiffer, qui étaient dans le presbytère de l’église Notre-Dame de l’Assomption au moment de la déflagration – sortis indemnes des radiations de l’explosion atomique du 6 août 1945 à Hiroshima. Le p. Schiffer a attribué cette protection miraculeuse à l’intervention de la Vierge Marie: prenant au sérieux les appels de la Vierge Marie à Fatima, ils priaient chaque jour le chapelet.
Plus tard, Pedro Arrupe devient supérieur provincial des jésuites du Japon.
Et la 31e Congrégation générale, convoquée à la suite du décès du Jean-Baptiste Janssens, se réunit en 1965 et l’élit comme supérieur général de la Compagnie de Jésus (22 mai 1965) : le concile Vatican II n’était pas achevé. Il eut à cœur d’introduire dans la Compagnie l’esprit et les réformes demandées par le concile, particulièrement dans le domaine de la justice sociale.
Peu de temps avant la thrombose qui va lui retirer l’usage de la parole, il crée le Service jésuite des réfugiés (JRS), car, disait-il, dépouillés de tout, les réfugiés sont « les plus pauvres des pauvres ». Il voulait aussi que l’Évangile soit annoncé dans les langues et les cultures du monde : il voyait la nécessité pour notre temps de « l’inculturation de la foi chrétienne ». Il souhaitait aussi que les jésuites, éducateurs, aident chacun à devenir « un homme-pour-les-autres ».
 
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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