Suite à la publication de la Déclaration Fiducia supplicans, le préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, le cardinal Fernandez, a annoncé dans une interview qu’il rencontrerait les évêques allemands pour poursuivre le dialogue sur le processus du « Chemin synodal allemand », dans lequel trois questions sont en jeu : l’ordination sacerdotale des femmes, la bénédiction des couples de même sexe et une structure supra-épiscopale obligatoire pour l’ensemble de l’Église catholique dans le pays. En ce qui concerne ces sujets, le troisième a en fait été interdit car canoniquement incorrect ; les deux premiers ont déjà fait l’objet d’une réponse de la part du secrétaire d’État du pape, qui a informé les évêques allemands qu’il n’y aurait pas de changement.
Cependant, c’est maintenant le préfet du Dicastère pour la foi qui confirme ce que le secrétaire d’État avait prévu, dans une interview accordée au journal allemand Die Tagespost. Il a également exclu une évaluation morale différente des actes homosexuels et la possibilité pour les femmes d’être ordonnées prêtres. Le préfet du dicastère pour la foi note que, bien que le pape ait autorisé la poursuite des travaux sur la relation entre les femmes et le sacrement de l’ordre, le souverain pontife lui-même a interdit toute discussion publique sur le sujet.
Dans une partie de l’interview, le cardinal Fernandez déclare : « Lorsque vous écoutez certaines des considérations exprimées dans le contexte du Chemin synodal allemand, il semble parfois qu’une partie du monde soit particulièrement « éclairée » pour comprendre ce que les autres pauvres ‘arriérés’ ne peuvent pas saisir parce qu’ils sont fermés ou moyenâgeux. Ensuite cette partie « éclairée » croit naïvement que, grâce à cela, toute l’Église universelle sera réformée et contrôlée. » Le préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi ajoute « que dans une partie du monde, la crise causée par les abus sexuels ne peut être résolue à l’aide de décisions qui contredisent l’enseignement de l’Église universelle ». Il ajoute : « À mon avis, ce n’est ni possible ni même raisonnablement justifié ».
Abordant la question de la déclaration Fiducia supplicans permettant la bénédiction de couples de même sexe ou de divorcés remariés, le préfet rappelle que le pape « préserve l’enseignement que l’Église a développé et enrichi au cours des siècles à l’écoute de l’Évangile, mais sait aussi le mettre en dialogue avec l’Église pour en dégager des réalités concrètes ». Il précise aussi que souvent la vie très blessée des croyants est vécue non pas comme la vie d’un humain abstrait, mais comme la vie réelle de beaucoup d’hommes et de femmes dans des situations les plus diverses.
Traduit de l’espagnol par Zenit