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La conservation des cendres des défunts après une crémation

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Elles peuvent être conservées mais ne doivent pas être dispersées

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Nous traduisons en anglais la réponse du Dicastère pour la doctrine de la foi à une consultation sur la conservation des cendres des défunts. La réponse a été approuvée par le pape au cardinal Victor Manuel Fernandez lors de l’audience du 9 décembre 2023.

Par lettre du 30 octobre 2023 (Prot. n. 2537), le cardinal Matteo Maria Zuppi, archevêque de Bologne, a adressé au Dicastère pour la doctrine de la foi deux questions concernant la conservation des cendres des défunts soumis à la crémation.

Il a notamment indiqué qu’il avait mis en place une Commission dans le diocèse de Bologne afin d’apporter une réponse chrétienne aux différents problèmes découlant de la généralisation de la possibilité d’incinérer les défunts et de disperser leurs cendres dans la nature. L’objectif est également d’éviter la prévalence de raisons économiques, suggérées par le coût moins élevé de la dispersion, et de donner des orientations sur la destination des cendres une fois le délai de conservation expiré.

Pour être sûr de répondre non seulement à la demande des proches, mais surtout à la proclamation chrétienne de la résurrection des corps et du respect qui leur est dû, le rédacteur s’est penché sur les questions suivantes :

  1. Compte tenu de l’interdiction canonique de disperser les cendres des défunts – à l’instar de ce qui se passe dans les ossuaires, où les restes minéralisés du défunt sont déposés et conservés de manière collective – est-il possible de prévoir un lieu sacré, défini et permanent, pour la conservation et la sauvegarde communautaire des cendres des défunts baptisés, en indiquant pour chacune d’elles les informations nominatives afin de ne pas disperser leur mémoire personnelle ?
  2. Peut-on permettre à une famille de conserver une partie des cendres d’un parent dans un lieu significatif pour l’histoire du défunt ?

Après un examen approfondi du contenu de ces questions, il a été décidé de répondre aux points suivants :

1) Le n° 5 de l’Instruction Ad resurgendum cum Christo sur la sépulture des défunts et la conservation des cendres en cas d’incinération, publiée par la Congrégation pour la doctrine de la foi le 15 août 2016, en ce qui concerne la conservation des cendres dans des urnes spéciales précise que les cendres doivent être conservées dans un lieu sacré (cimetière), ainsi que dans un espace spécifiquement dédié à cet effet, à condition qu’il ait été désigné à cet effet par l’autorité ecclésiastique.

Les raisons pastorales de cette réglementation sont également données : « La conservation des cendres dans un lieu sacré peut contribuer à réduire le risque de soustraire le défunt à la prière et au souvenir des proches et de la communauté chrétienne. De la sorte, on évite également d’éventuels oublis et manques de respect qui peuvent advenir surtout après la disparition de la première génération, ainsi que des pratiques inconvenantes ou superstitieuses. » (n° 5) Cette norme de l’Instruction susmentionnée reste pleinement valable.

2) Notre foi nous dit que nous ressusciterons avec la même identité corporelle, matérielle, comme toute créature sur cette terre, mais que cette matière sera transfigurée, libérée des limites de ce monde. En ce sens, la résurrection se fera « dans cette chair dans laquelle nous vivons maintenant » (Formula Fides Damasi nuncupata). Cela permet d’éviter un dualisme pernicieux entre le matériel et l’immatériel.

Mais cette transformation n’implique pas la récupération des mêmes particules de matière qui formaient le corps de l’être humain. Le corps ressuscité ne sera donc pas nécessairement composé des mêmes éléments qu’avant la mort. Comme il ne s’agit pas d’une simple reviviscence du cadavre, la résurrection peut avoir lieu même si le corps a été totalement détruit ou dispersé. Cela permet de comprendre pourquoi, dans de nombreux cimetières, les cendres des défunts sont conservées ensemble, sans être gardées dans des lieux distincts.

3) Les cendres du défunt proviennent en outre de restes matériels qui ont fait partie de l’itinéraire historique vécu par la personne, au point que l’Église a une attention et une dévotion particulières pour les reliques des saints. Ce soin et ce souvenir nous conduisent également à une attitude de respect sacré à l’égard des cendres des défunts, que nous conservons dans un lieu sacré propice à la prière et parfois à proximité des églises fréquentées par leurs proches et leurs voisins.

4) C’est pourquoi :

A) Pour les raisons susmentionnées, il est possible d’établir un lieu sacré défini et permanent pour le dépôt et la conservation communautaires des cendres des défunts baptisés, en indiquant pour chacun les informations nominatives afin de ne pas disperser le souvenir personnel.

B) En outre, à condition d’exclure tout type de malentendu panthéiste, naturaliste ou nihiliste et de conserver les cendres du défunt dans un lieu sacré, l’autorité ecclésiastique, dans le respect des normes civiles en vigueur, peut prendre en considération et valoriser la demande d’une famille de conserver dûment une infime partie des cendres de son parent dans un lieu significatif pour l’histoire du défunt.

Traduction de l’original en italien par Zenit

 

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Rédaction

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