Voici le texte du mot de bienvenue prononcé par Son Éminence le Cardinal Jean-Marc Aveline, Archevêque Métropolitain de Marseille ce jour en la Basilique Notre-Dame-de-la-Garde (texte intégral).
Bienvenue à Marseille, Très Saint-Père, cher Pape François,
Bienvenue dans cette ville qui était si impatiente de vous recevoir !
Mardi dernier, avant votre départ, vous êtes allé confier ce voyage, comme chaque fois, à la Vierge Marie, en priant devant l’icône de Marie, Salus populi romani. Et dès votre arrivée, vous avez voulu faire comme nous faisons ici, chaque fois qu’un événement heureux ou malheureux surgit dans notre existence : Marseillais de toutes confessions et de toutes religions, nous montons sur cette colline pour nous confier à la Vierge Marie, la Vierge de la Garde, que nous appelons ici la Bonne Mère.
Mais il n’y a pas que les Marseillais qui montent à la Bonne Mère ! Ici, saint Charles de Foucauld venait prier à chacun de ses passages à Marseille, avant ou après ses nombreuses traversées de la Méditerranée. Ici, la petite Thérèse de Lisieux, en pèlerinage vers Rome, est venue confier à la Vierge son projet de demander au Pape de l’autoriser à entrer au Carmel malgré son jeune âge. Ici, la jeune Maryam, originaire de Palestine et travaillant à Marseille au service d’une famille libanaise, est venue régulièrement demander à Marie d’éclairer le chemin de sa vocation. Ici, le jeune abbé polonais Karol Wojtyla, alors qu’il était étudiant à Rome, vint célébrer l’eucharistie juste avant de se rendre au presbytère où vivait Jacques Loew, ce dominicain qui fut le premier prêtre ouvrier de France, embauché comme docker sur le port de Marseille.
À votre tour, soyez le bienvenu, Très Saint-Père ! Les prêtres du diocèse, les diacres permanents et leurs épouses, les séminaristes et tous les Supérieurs locaux des communautés religieuses présentes à Marseille, sont heureux de pouvoir prier un moment avec vous. Je salue les Recteurs des sanctuaires mariaux méditerranéens ici présents et qui ont eu à cœur de nous rejoindre. Ils savent, les prêtres surtout parce que c’est leur vocation profonde, que nous avons toujours à apprendre de Marie à regarder Dieu avec les yeux du peuple, portant devant Lui les prières et les supplications de tous ; et aussi à regarder le peuple avec les yeux de Dieu, des yeux pleins de bonté, d’encouragement et de miséricorde.
Avec vous, Très Saint-Père, avec tous les pèlerins qui depuis plus de huit cents ans sont montés sur cette colline pour demander et pour remercier, comme en attestent les nombreux ex-votos et les maquettes de bateaux répartis dans tout le sanctuaire, nous confions à la Vierge Marie tous les habitants des rivages de la Méditerranée et tous ceux, marins ou migrants, qui affrontent les périls de la mer.
Cher pape François : on vous a observé ! On a vu que, chaque fois que vous recevez des groupes ou des personnes, chaque fois que vous terminez une audience, vous dites : « et n’oubliez pas de prier pour moi ». Alors, le Recteur de ce sanctuaire a eu l’idée de proposer aux Marseillais de prier pour vous, et que soit déposée dans un cœur, semblable à ceux qui ornent les murs de cette basilique, une trace écrite de quelques-unes de leurs prières. C’est ce cœur que le Recteur va maintenant vous offrir. C’est un cadeau des Marseillais pour vous, comme un symbole de leur affection et de leur reconnaissance. Le diocèse de Marseille, vous le savez, fut le premier au monde à être consacré au Sacré-Cœur, lors de l’épidémie de peste, le 1er novembre 1720. Aujourd’hui, le cœur que nous vous offrons est petit mais, comme le disait sainte Thérèse de Lisieux, votre sainte préférée, « Rien n’est petit pour un grand amour » ! Merci, Très Saint-Père, d’être venu prier avec nous ce soir.