Échange entre le pape François et S.E. Khamba Nomun Khan © Vatican Media

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Discours de Son Éminence Khamba Nomun Khan Gabju Choijamts Demberel

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Il est l’abbé du monastère de Gandan Tegchenling et chef du Centre des bouddhistes mongols

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Je me réfugie dans les trois nobles joyaux.

Permettez-moi d’adresser mes salutations les plus chaleureuses à Sa Sainteté le pape François, chef de l’État du Vatican, qui effectue une visite officielle en Mongolie à l’invitation de Son Excellence M. Khurelsukhh Ukhnaa, président de la Mongolie.

Je suis vraiment heureux que cette réunion interconfessionnelle des religions traditionnelles soit organisée à l’occasion de la visite officielle de Sa Sainteté le pape François, chef de l’État du Vatican.

Je pense que même si les principales religions du monde telles que le bouddhisme, le christianisme, l’islam et l’hindouisme sont philosophiquement différentes les unes des autres dans leur vision du monde, nous partageons des prières et des activités communes pour le même objectif : le bien-être de l’humanité. En ce 21e siècle, l’humanité a atteint un niveau exceptionnel en matière de progrès de l’information et de la technologie grâce au développement de l’esprit. Mais dans l’ombre de ce progrès extérieur, il existe un risque pour l’humanité de perdre d’importantes valeurs intérieures telles que l’amour, la compassion, l’amitié, le respect, le pardon et la confiance en soi. C’est pourquoi les objectifs et les activités de toutes les religions traditionnelles doivent imprégner l’esprit des valeurs intérieures mentionnées plus haut afin de contribuer à la création d’une société humanitaire et charitable.

Les ancêtres des Mongols ont adopté le bouddhisme depuis l’époque de l’empire Xiongnu, qui remonte au 2e et 1er siècle avant notre ère. Bien qu’ils aient connu des hausses et des baisses historiques, nos ancêtres ont adopté le bouddhisme comme code moral pour réduire les instabilités de nos anciennes sociétés tout en guidant le peuple avec ses dix connaissances spécifiques. D’autre part, le bouddhisme a joué le rôle le plus important dans le renforcement de l’indépendance spirituelle, fondement même de l’indépendance spirituelle – les bases mêmes de l’indépendance nationale.

Sous l’influence de l’idéologie politique du passé, le bouddhisme a été sévèrement réprimé. Mais après l’adoption de la Constitution nationale en 1992, le peuple a obtenu la liberté religieuse et, par conséquent, le bouddhisme mongol est sur le point de renaître dans toute son authenticité. Le résultat le plus significatif et le plus mérité est que Sa Sainteté le 10e Bogd Jevzundamba Khutugtu a été reconnu récemment et suit des études religieuses et contemporaines. C’est une chance extraordinaire pour nous.

Nous, bouddhistes mongols, avons dédié nos prières à tous les êtres sensibles des six royaumes, en particulier pour la paix régionale et mondiale. Dans le même temps, nous nous sommes activement engagés dans le dialogue interconfessionnel des religions traditionnelles du monde et avons soutenu les principes de respect mutuel, de coexistence harmonieuse et de sensibilisation à l’environnement aux niveaux régional et mondial. Comme ces principes sont destinés au bien-être de l’humanité entière, nous soutenons solennellement un tel partenariat interreligieux et témoignons de notre voix la paix exprimée au niveau international.

Toujours dans le domaine des droits de l’homme, nous, bouddhistes mongols, respectons le droit des autres à ne pas croire. Mais il ne fait aucun doute que nous les gardons toujours au cœur de nos prières.

Les enseignements bouddhistes sur le maintien de l’équilibre entre l’environnement et les êtres vivants ont façonné les principes qui permettent aux Mongols de traiter correctement les questions liées à l’environnement et des êtres vivants. Ils ont façonné les principes selon lesquels les Mongols respectent efficacement la nature depuis de nombreux siècles. Il est donc de notre devoir de diffuser et transmettre ces principes aux générations actuelles et futures.

Je crois fermement que cette rencontre interconfessionnelle historique des religions traditionnelles est une grande source d’inspiration pour les personnes de diverses traditions religieuses, qui pourront ainsi travailler en harmonie pour l’humanité tout entière.

Enfin, au nom des bouddhistes mongols et en mon nom propre, en joignant mes mains, je souhaite une longue vie à Sa Sainteté.

Que tous les hommes soient heureux !

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Rédaction

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