Marie de rite syro malabar © Wikimedia Commons / Achayan

Marie de rite syro malabar © Wikimedia Commons / Achayan

Inde : Risque de schisme avec l’Église syro-malabare

Le pape a envoyé un délégué pontifical

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Près d’un demi-million de catholiques indiens se sont mis en situation de schisme imminent en désobéissant explicitement au pape.

 

Elizabeth Owens

Le dimanche 20 août était la date limite fixée par le délégué pontifical envoyé par le pape François en Inde pour « arranger » la situation créée dans le plus grand diocèse catholique syro-malabar après l’adoption il y a deux ans d’une réforme liturgique qui n’est pas partagée par tous. Dans seulement six des 325 paroisses de l’archidiocèse d’Ernakulam-Angamaly, la sainte messe a été célébrée selon le rite unifié, approuvé par le Vatican, suite à l’ultimatum de Mgr Cyril Vasil, l’envoyé personnel du pape pour remédier à la situation en Inde.

Quelques jours auparavant, le délégué pontifical avait indiqué que si la messe n’était pas célébrée selon le rite unifié le dimanche 20 août, les prêtres se rendraient coupables d’infractions canoniques. Le clergé local, soutenu par les laïcs, a maintenu sa position. En fait, dans au moins deux des six églises qui se sont conformées à l’ultimatum du délégué pontifical, les catholiques ont quitté la messe dès qu’ils ont réalisé que les prêtres célébraient selon le rite unifié.

Au moins une centaine de paroissiens ont campé tôt le matin devant la cathédrale Sainte-Marie, l’église principale de l’archidiocèse, pour empêcher quiconque d’y célébrer la messe. Antony Puthavelil, recteur de la basilique, a déclaré : « On ne peut pas célébrer la messe au milieu de telles tensions. »

De leur côté, le site Internet de l’Église syro-malabare et celui de l’archidiocèse d’Ernakulam-Angamaly ont publié des informations précisant que le seul rite autorisé était le rite unifié.

Ce conflit, qui dure depuis deux ans, a entraîné la démission de l’archevêque Antony Kariyil, qui a démissionné parce qu’il ne pouvait pas mettre en œuvre le rite unifié. Pour lui succéder à la tête de l’archidiocèse, le pape François a nommé l’archevêque Andrews Thazhath. C’est lui qui a demandé l’aide du Saint-Siège lorsqu’il n’a pas pu mettre en œuvre le nouveau rite. Le pape a envoyé l’archevêque Cyril Vasil, qui a été accueilli par des pétards et des critiques.

Mgr Vasil, qui est jésuite, a également été contesté par les jésuites en Inde. L’ancien président de la Conférence des Jésuites d’Asie du Sud a déclaré aux médias locaux le samedi 19 août qu’il semblait « utiliser l’Eucharistie avec son dernier avertissement sur la liturgie syro-malabare sous couvert d’obéissance ». Il a invité son frère jésuite à s’engager auprès des catholiques locaux. S’adressant à Matters India, le prêtre jésuite Sanislaus Alla, professeur de théologie morale à l’école de théologie Vidyajyoti de Delhi, a déclaré que les actions de l’évêque Vasil « révèlent explicitement que la question de ‘l’autorité’ dans l’Église est devenue centrale ». Il a ajouté : « J’avais espéré que l’archevêque Vasil viendrait écouter, avec révérence et respect, les différents représentants, qu’il ferait un rapport, véritablement ancré dans l’esprit de la synodalité, et qu’il le présenterait au Saint-Père. Je ne vois pratiquement rien se réaliser. »

L’archidiocèse d’Ernakulam-Angamaly est le plus important de l’Église catholique syro-malabare, avec un demi-million de fidèles ; il est aussi celui qui court un risque imminent de schisme.

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Rédaction

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