Première publication le 8 juin 2023 (AED)
Mgr Varghese Thottamkara, vicaire apostolique de Nekemte, en Éthiopie assiste au terrible conflit qui secoue le nord du pays. Malgré les déplacements massifs de populations et les menaces d’enlèvement, les accords récents entre gouvernement et rebelles lui font espérer la fin des hostilités.
Le vicariat de Mgr Thottamkara est situé dans l’ouest de l’Éthiopie est considéré comme épicentre de la rébellion de l’Armée de Libération Oromo (OLA). Aussi quand l’évêque évoque le conflit et l’importance des pourparlers entre les belligérants, il parle en connaissance de cause : « Les gens en ont assez de souffrir. Ils ont besoin d’une solution. Voilà pourquoi nous espérons que ces pourparlers aboutiront à un résultat. »
Il ajoute : « Autant le gouvernement que les groupes ethniques doivent penser au bien de la population. Le gouvernement doit dire autre chose aux rebelles que seulement ‘ Déposez vos armes ’. Ces gens doivent être réintégrés dans les forces de police et dans l’armée, ils doivent être intégrés à la société. »
La semaine dernière, après que le cycle de pourparlers de paix menés au début du mois se soit terminé sans aboutir à une solution, l’OLA a reproché au gouvernement de mener contre elle une offensive militaire.
Paroisses abandonnées
Une vingtaine de ses églises – environ 20 pour cent du nombre total d’églises – avaient été contraintes de fermer pour des raisons de sécurité, nombre de ses prêtres étant en danger parce qu’ils appartenaient au peuple oromo.
Lui-même énumère deux incidents lors desquels sa propre vie avait été menacée. Une fois, un véhicule qui le précédait sur la route a essuyé des coups de feu, et une autre fois, dans une ville qu’il traversait juste à ce moment-là, il a lui-même été appréhendé par des rebelles lourdement armés.
Les prêtres et les religieuses sont devenus des cibles de choix pour les preneurs d’otages, au point qu’ils ont été contraints d’abandonner entre autres les paroisses de Shambu, Anger Guten et Kamashi.
Il a ajouté : « Il est très douloureux de savoir que notre peuple traverse tant d’épreuves et ne puisse pas recevoir les sacrements. »
L’évêque a poursuivi en disant qu’en l’absence de prêtres, de nombreux fidèles dépendaient des catéchistes. Il a donc remercié l’AED de financer leur formation et de prendre en charge leurs dépenses courantes.
Par ailleurs, il a remercié l’œuvre de bienfaisance pour les offrandes de messe destinées aux prêtres pauvres et persécutés ainsi que pour les programmes de formation continue du clergé.