Les Conférences des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) et du Canada (CECC) ont publié le Document final nord-américain pour l’Étape continentale du Synode 2021-2024, indique un communiqué de la CECC publié le 12 avril 2023.
Mgr Daniel E. Flores, évêque de Brownsville et président de la Commission pour la doctrine de l’USCCB, qui a dirigé le processus synodal aux États-Unis, souligne l’importance du Document final : « Ce document est une étape importante de notre engagement à devenir une Église plus synodale. Tandis que nous attendons les prochaines étapes du processus officiel qui se déroulera à Rome, nous avons l’occasion de rendre la synodalité réellement présente chez nous, ici en Amérique du Nord. »
Pour l’Étape continentale nord-américaine, explique le communiqué, les États-Unis et le Canada ont organisé douze assemblées virtuelles : sept en anglais, trois en espagnol et deux en français entre décembre 2022 et janvier 2023. Au total, 931 délégués et 146 évêques du Canada et des États-Unis ont participé à l’une de ces douze assemblées.
Dans le Document final, les évêques ont formulé cinq « priorités » « afin de les soumettre à l’examen approfondi de l’Assemblée synodale qui se tiendra à Rome en octobre 2023 ».
Voici le premier thème principal qui se dégage de l’Assemblée continentale : « Intégrer la consultation synodale à la vie des églises locales. Ce qui inclut une formation à la synodalité ainsi qu’à la spiritualité du discernement. » Les évêques soulignent que ce type de formation demande une « attention particulière » et qu’il faut « rejoindre tous ceux et celles qui n’ont pas encore entendu parler de la synodalité dans nos communautés ».
La deuxième « priorité », selon les évêques nord-américains, c’est « accueillir de manière authentique et dans la fidélité à l’Évangile ceux et celles qui se sentent exclus de participation à la vie de l’Église ». « C’est un défi qui pèse sur le cœur de nos gens », affirment-ils. Les évêques se questionnent, entre autres, sur la signification de « l’inclusion radicale » et de « ce qu’elle implique sur le plan pastoral et même doctrinal ». « Le terme lui-même suscite des réactions très divergentes », notent-ils.
La troisième priorité adressée à l’Assemblée du Synode à Rome est « la coresponsabilité ». Les évêques estiment qu’« afin de discerner la valeur de la coresponsabilité baptismale pour la mission de l’Église et la façon d’y arriver, il faut mieux comprendre le rôle des laïcs en général, et celui des femmes et des jeunes en particulier ». Le thème de la coresponsabilité évoque « aussi la question fréquemment soulevée de la participation à la prise de décision et celle d’une plus grande transparence dans la gouvernance de l’Église ».
« Agir sur l’unité et la communion de l’Église en contexte de polarisation et de division » : telle est la quatrième « priorité ». Les évêques soulignent que « le discernement est nécessaire pour que les Églises locales soient mieux en mesure de promouvoir l’ecclésiologie de communion, fondée sur le baptême et nourrie par le sacrifice eucharistique ». Ces éléments, selon eux, sont « les sources premières de notre identité et de notre unité en tant que peuple de Dieu, en deçà de toute différence raciale, ethnique, sociale, économique, politique ou idéologique ».
Enfin, le dernier grand thème proposé à l’examen de l’Assemblée à Rome est « une Église qui va dans les périphéries ». Sur le continent américain, notent les évêques, « il y a un risque constant d’oubli et d’indifférence à l’égard des personnes pauvres et des exclus ». « Il est vital que les Églises locales entendent l’appel à répondre aux besoins des Églises pauvres et marginalisées dans le monde, écrivent les évêques. C’est là une préoccupation qui devrait s’exprimer avec plus d’urgence au niveau de l’Église universelle. »