À l’occasion d’un triste anniversaire – un an après le début de la guerre de la Russie contre l’Ukraine (le 24 février 2022) – Mgr Sviatoslav Shevchuk, primat de l’Église grecque catholique ukrainienne, a répondu aux questions des journalistes accrédités près le Saint-Siège, indique le site officiel en ukrainien de l’Église grecque catholique ukrainienne. La conférence de presse a eu lieu en ligne le 20 février 2023.
En dressant le bilan de cette année, l’archevêque majeur de Kiev et de Galicie a dit : « Pour résumer cette année, deux sentiments opposés sont présents dans mon cœur. D’une part, il y a un sentiment de joie et de gratitude envers Dieu, qui nous a aidés à survivre et à servir notre peuple, une gratitude envers la communauté internationale et l’Église universelle pour leur solidarité avec nous en cette année difficile. D’un autre côté, il y a l’impuissance à essayer d’arrêter cette terrible guerre. Le monde entier se sent impuissant face à cette guerre absurde et sacrilège. »
Mgr Shevchuk a déclaré que « chaque jour, la guerre prend la vie de nombreuses personnes et, malheureusement, notre impuissance à secourir les personnes torturées et tuées est une grande blessure sur le corps de notre peuple ». Il a souligné que la société ukrainienne est « profondément traumatisée » après un an de guerre inhumaine. C’est ce thème qui a fait l’objet d’une attention particulière lors du dernier Synode des évêques ukrainiens afin de développer le plan pastoral nécessaire pour « guérir les blessures de guerre comme une priorité de notre ministère ».
Lors de la conférence de presse, le chef de l’Église grecque catholique ukrainienne a exprimé son admiration pour ces évêques, prêtres, religieux et religieuses qui, dans leur ministère, « touchent les plaies du Christ sur les corps de nombreux Ukrainiens blessés chaque jour ».
En même temps, a-t-il noté, l’Église doit donner aux gens la lumière de l’espérance : « Notre foi et notre entière espérance en Dieu nous aident à survivre dans ces conditions terribles et, en tant qu’Église, nous continuons avant tout à prier pour une paix juste pour l’Ukraine. »
Commentant divers « projets et propositions de paix pour l’Ukraine », Mgr Shevchuk a noté : « En tant qu’Église, nous essayons d’expliquer qu’il ne s’agit pas seulement de la libération de territoires, mais avant tout de notre peuple. Nous devons libérer les personnes qui souffrent quotidiennement de la torture et de la persécution dans les territoires occupés. » Dans ce contexte, il a mentionné les prêtres arrêtés à Berdiansk.
Répondant à une question sur la visite du président Biden à Kiev, l’archevêque a comparé la situation à Kiev au début et après un an de la guerre en Ukraine : « Il y a exactement un an, a-t-il dit, nous avons vu comment toutes les institutions diplomatiques ont été évacuées de Kiev. Après l’invasion russe, seuls le nonce apostolique, l’archevêque Wisvaldas Kulbokas, et l’ambassadeur de Pologne sont restés dans notre capitale. À l’occasion de l’anniversaire de la guerre, nous voyons que le président des États-Unis et de nombreux autres dirigeants politiques du monde viennent à Kiev. Ces visites sont un signe pour nous que le monde a cru en l’Ukraine et nous aide dans notre lutte pour la liberté, l’indépendance et les valeurs démocratiques. »