« On associe rarement Carême et beauté, mais c’est ce que le pape François nous invite à faire dans le message que nous présentons aujourd’hui », affirme le cardinal Michael Czerny s.j., préfet du dicastère pour la promotion du développement humain intégral. Il souligne que « la beauté vient du changement » – « de la conversion » « en langage biblique » – et « la beauté est une expérience collective » : « en langage ecclésial, c’est une expérience synodale ».
Le cardinal Czerny a présenté le Message du pape François pour le Carême intitulé Ascèse de Carême, itinéraire synodal lors de la conférence de presse qui a eu lieu ce vendredi 17 février 2023. À la conférence ont également participé : Don Walter Magnoni, responsable de la communauté pastorale de Notre-Dame de Lourdes à Lecco et professeur d’éthique sociale à la Faculté d’économie de l’Université catholique du Sacré-Cœur de Milan, et Dr. Sandra Sarti, présidente de l’Aide à l’Église en Détresse Italie.
Le message de Carême du pape contient « un élément caritatif », note le cardinal et il explique : « c’est-à-dire qu’il oriente la prière et le jeûne des croyants dans le sens d’une amélioration du monde » ou, selon les paroles du saint Paul VI, « dans le sens du développement humain intégral ».
« L’image évangélique de la Transfiguration », utilisée par le pape dans le Message, nous aide « à interpréter cette orientation d’une manière plus radicale ».
Le préfet évoque « des événements dramatiques », tels que « la situation pandémique », la « guerre en Ukraine » – qui « n’est qu’une guerre parmi des dizaines d’autres » – « des tremblements de terre terriblement destructeurs ». « Une idée primitive de la divinité suggérerait des sacrifices et des pénitences pour apaiser les forces qui nous nuisent, note-t-il. Ce n’est pas le carême des chrétiens, qui confessent plutôt le Christ comme la lumière du monde et sont orientés vers lui. »
Dans son Message, explique le card. Czerny, le pape emploie une dimension des exercices spirituels que saint Ignace de Loyola appelait « la composition de lieu » : « c’est-à-dire l’exercice de l’imagination qui nous fait nous identifier à la situation décrite ». Le pape écrit : « Comme pour toute excursion exigeante en montagne, il faut en montant tenir le regard bien fixé sur le sentier ; mais le panorama qui se déploie à la fin surprend et récompense par son émerveillement. » Ainsi, note le cardinal, « nous ressentons la surprise de la Transfiguration », et il cite encore le pape : « La divine beauté de cette vision fut incomparablement supérieure à toute la fatigue que les disciples avaient pu accumuler pour monter au Thabor. »
Cet épisode « nous amène à penser aux travaux de tous ceux qui souffrent et vivent leur vie comme une ascension excessivement dure », note le card. Czerny : « Et nous pourrions nous demander si ce n’est pas notre indifférence qui rend leur voyage plus difficile. »
Un autre thème de cette année, « auquel le pape François se réfère explicitement, est l’effort d’être une Église synodale ». « Ou plutôt l’effort pour le devenir : c’est comme une longue ascension. »
Le pape écrit : « Le processus synodal apparaît lui aussi souvent ardu et nous pourrions parfois nous décourager. Mais ce qui nous attend à la fin est sans aucun doute quelque chose de merveilleux et de surprenant, qui nous aidera à mieux comprendre la volonté de Dieu et notre mission au service de son Royaume. »
Le préfet souligne que « le changement de mentalité — la conversion — et le caractère communautaire de la vie humaine sont des travaux bénis, dont dépend ‘quelque chose de merveilleux et de surprenant’ pour ce monde brisé ».
Le cheminement synodal, poursuit-il, « renouvelle la parole de Dieu parmi tous les baptisés et au sein des Églises locales, de même l’Évangile vécu doit redonner joie et espérance à toute l’humanité ». Joie et espérance, Gaudium et spes : « c’est le mouvement du Concile Vatican II, une ascension que le pape François nous exhorte à ne pas abandonner », ajoute le cardinal.
Le chemin, dit-il, « est la mission ». « Et la mission, c’est la charité, qui remet en cause une organisation du monde et de l’Église qui peut sembler immuable, mais qui est changeante, car issue de décisions, de liberté. »
En concluant, le card. Czerny souligne que le Dicastère pour la promotion du développement humain intégral, « à partir d’aujourd’hui, relancera semaine après semaine le contenu de ce Message ».
