La désolation « nous offre la possibilité de grandir, de commencer une relation plus responsable, plus belle, avec le Seigneur et les proches », souligne le pape François en s’adressant aux personnes de la langue française à l’audience générale de ce mercredi 16 novembre 2022, Place Saint-Pierre.
La désolation, explique le pape, « provoque une “secousse de l’âme”, favorise la vigilance et l’humilité et nous protège du vent des caprices ».
Le pape salue « cordialement » les pèlerins de langue française, « particulièrement les écoles Fénelon et Blomet de Paris, la paroisse Sacré-Cœur de Jésus de Turgeau en Haïti et la paroisse de Herrlisheim ».
Soulignant que « nous nous sentons parfois impuissants, découragés et troublés » « devant les difficultés et les problèmes de la vie », le pape invite à demander « la grâce de Dieu pour affronter l’épreuve avec décision et avec foi dans un abandon total à la Providence divine ».
« Que Dieu vous bénisse! », conclut le pape.
Catéchèse en français :
Frères et sœurs, en reprenant nos catéchèses sur le thème du discernement, nous nous consacrons aujourd’hui à la désolation, un état spirituel qui peut être une occasion de croissance. Sans l’insatisfaction, la tristesse salutaire, une saine capacité d’habiter dans la solitude, il y a le risque de demeurer dans la superficialité et de perdre contact avec le centre de l’existence. La désolation provoque une “secousse de l’âme”, favorise la vigilance et l’humilité et nous protège du vent des caprices. Une sérénité parfaite, mais ascétique, considérée comme un objectif à atteindre, nous rend inhumains, indifférents à la souffrance des autres et incapables d’accueillir la nôtre. La désolation est aussi une invitation à la gratuité. Être en état de désolation nous offre la possibilité de grandir, de commencer une relation plus responsable, plus belle, avec le Seigneur et les proches. Rester avec Jésus, sans autre but, est bénéfique pour nous. La vie spirituelle n’est pas une technique mise à notre disposition ni un programme de “bien-être” intérieur. Elle est la relation avec le Vivant, irréductible à nos catégories. La désolation est la réponse la plus claire à l’objection que l’expérience de Dieu serait une forme de suggestion, une simple projection de nos désirs. Car celui qui prie se rend compte que les résultats sont imprévisibles.