« Les femmes sont un don », a déclaré le pape François et il a expliqué : « Dieu n’a pas créé l’homme pour ensuite lui donner un petit chien pour s’amuser. Non. Il les a créés deux, égaux, homme et femme. » Le pape a souligné qu’ « une société qui n’est pas capable d’accorder une juste place aux femmes n’avance pas ». Il a invité à lutter « non seulement pour les droits, mais aussi parce que nous avons besoin des femmes dans la société pour nous aider à changer ».
C’est ce que le pape a dit en répondant à la question sur les droits des femmes lors de la conférence de presse dans l’avion à son retour du voyage apostolique au Bahreïn, le 6 novembre 2022, indique Vatican News.
Le pape François affirme que « la lutte pour les droits des femmes est un combat permanent ». Les femmes, note-t-il, « n’ont pas à devenir comme les hommes » : « Non, ce sont des femmes, nous en avons besoin. Et une société qui efface les femmes de la vie publique est une société qui s’appauvrit. Elle s’appauvrit elle-même. »
Le pape souligne qu’il s’agit de « l’égalité des droits », mais « aussi » de « l’égalité des chances ». « L’égalité des chances et des possibilités pour avancer, car sinon on s’appauvrit », affirme le pape ajoutant que « nous avons encore du chemin à parcourir ».
Les femmes au Vatican : « c’est une révolution »
« Chaque fois qu’une femme entre au Vatican pour faire un travail, les choses s’améliorent », affirme le pape François. Il explique que « la femme a sa propre voie pour résoudre un problème, qui n’est pas celle de l’homme ». Et « les deux voies doivent fonctionner ensemble: la femme égale à l’homme travaille pour le bien commun avec cette intuition qu’ont les femmes ».
Le pape évoque certaines de ses nominations : « Par exemple, la gouverneur-adjointe du Vatican est une femme, et les choses ont bien changé, dit-il. Dans le Conseil pour l’économie, il y avait six cardinaux et six laïcs, tous de sexe masculin. J’ai changé et mis un homme et cinq femmes dans le groupe des laïcs. Et c’est une révolution parce que les femmes savent trouver le bon chemin, elles savent aller de l’avant. Et maintenant j’ai nommé Marianna Mazzuccato, à l’Académie Pontificale pour la Vie. C’est une grande économiste des États-Unis (je l’ai nommée) pour donner un peu plus d’humanité à tout cela. Les femmes apportent du leur. »
« Comme nous le faisons, nous les mères »
Citant son livre Rêvons à nouveau, le pape rappelle que « des femmes économistes », par exemple, « ont changé la vision de l’économie » et qu’elles « sont capables de la faire avancer » : « Parce qu’elles ont un don différent, explique le pape. Elles savent gérer les choses d’une autre manière, qui n’est pas inférieure, mais complémentaire. »
Parlant de sa rencontre avec « une grande cheffe de gouvernement, une mère avec plusieurs enfants qui avait réussi à résoudre une situation très difficile », le pape raconte qu’il lui avait dit : « dites-moi madame, comment avez-vous résolu une situation aussi difficile ? Et elle a commencé à bouger ses mains comme ça, en silence. Puis elle m’a dit: comme nous le faisons, nous les mères ».
« La tragédie de l’excision » : « un crime, un acte criminel! »
S’arrêtant sur « les droits … fondamentaux », le pape dénonce avec force la « pratique » de « l’excision sur les petites filles » : « Mais comment se fait-il que dans le monde d’aujourd’hui, nous ne puissions pas arrêter la tragédie de l’excision sur les petites filles? se demande-t-il. Mais ça, c’est terrible. Aujourd’hui. Qu’il y ait cette pratique, que l’humanité ne puisse pas l’arrêter, c’est un crime, un acte criminel! »
Les femmes, « selon deux commentaires » que le pape a « entendus, sont soit du matériel « jetable » » soit « des « espèces protégées » ». « Mais l’égalité entre les hommes et les femmes n’est pas encore universellement trouvée, constate-t-il, et il y a ces épisodes: que les femmes sont de seconde classe ou moins. Nous devons continuer à nous battre pour cela, car les femmes sont un don. »
Le « machisme tue l’humanité »
Le pape François s’élève contre le machisme : « Je viens d’un peuple machiste, explique-t-il. Les Argentins sont machistes, toujours. Et cela n’est pas glorieux, mais quand il y a un problème, on va voir les mères pour qu’elles le résolvent. Mais ce machisme tue l’humanité. »