Dans sa vidéo de novembre, le pape François invite à prier « pour que les enfants qui souffrent, ceux qui vivent dans la rue, les victimes des guerres et les orphelins, puissent avoir accès à l’éducation et retrouver l’affection d’une famille ». Le pape déclare que « chaque enfant marginalisé, abandonné par sa famille, sans scolarisation, sans soins médicaux, est un cri ! » C’est « un cri qui s’élève vers Dieu et accuse le système que nous, les adultes, avons construit ».
Dans « La Vidéo du Pape » pour le mois de novembre 2022, diffusée par le Réseau Mondial de Prière du Pape, le pape rappelle qu’il y a « des millions d’enfants » qui « vivent dans des conditions très proches de l’esclavage ».
Le pape François invite les adultes à reconnaître leur responsabilité envers ces enfants, qui ne sont pas « des chiffres », mais « des êtres humains avec un nom, un visage, une identité que Dieu leur a donnée » : « Trop souvent, dit le pape, nous oublions notre responsabilité et fermons les yeux sur l’exploitation de ces enfants qui n’ont le droit ni de jouer, ni d’étudier, ni de rêver. Ils n’ont même pas la chaleur d’une famille. »
« Tout enfant qui est abandonné, c’est notre faute », répète-t-il.
Le pape souligne que ces enfants « doivent pouvoir recevoir une éducation et ressentir l’amour d’une famille pour savoir que Dieu ne les oublie pas ».
Commentaires du P. Régent, sj
Commentant cette intention de prière du pape pour le mois de novembre, le p. Daniel Régent sj, directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France, s’arrête en particulier sur deux notions : « l’éducation » et « l’affection venant de proches ». Elles sont « complémentaires », « l’une ne peut se substituer à l’autre », affirme-t-il. Et il explique : « Le mot éducation vient du latin e-ducere, ‘conduire au dehors’; donner une ouverture plus grande au monde. L’école comme les associations éducatives font sortir du cadre familial et de la première éducation qui y est donnée. Ceci est possible si l’enfant bénéficie de l’affection qui le met en sécurité. La parole attentionnée donne à l’enfant les repères essentiels qui le mettent en confiance. Elle lui permet de parler à son tour et de tenir sa place dans son univers. Affection et éducation sont nécessaires tout au long de la vie. »
Le p. Régent souligne que « les causes de la souffrance des enfants sont diverses ». « L’évocation » par le pape « des enfants de la rue, des victimes des guerres et des orphelins » est faite « pour donner la mesure des épreuves qu’ils peuvent rencontrer ». « Cela donne aussi la mesure des devoirs qui incombent à la famille ou à ce qui en tient lieu, et à la société », note-t-il.
« L’affection familiale et une éducation réussie » permettent à l’enfant « de s’envoler du nid, libre, capable de faire des choix raisonnés et de vivre des relations constructives », poursuit le jésuite.
Expliquant « le sens » des paroles du Christ tirées de l’évangile de saint Matthieu – « Pour entrer dans le Royaume de Dieu, il vous faut ‘’advenir’’ petits enfants. » (Mt 18,3) – le p. Régent dit que « parents et éducateurs » ont « à devenir ce qu’ils cherchent à faire pour les enfants ».
« Tout cela ne se fait pas sans épreuve, conclut le prêtre français. Les enfants le savent en absorbant l’air ambiant. Puissent-ils aussi sentir, à travers des présences humaines bienveillantes, que la vie les appelle encore et encore. »