« Si vous tuez avec motivation … vous finirez par tuer de plus en plus », a déclaré le pape François répondant à une question sur l’euthanasie. « Tuer n’est pas humain, point…Tuer, laissons cela aux animaux. »
Le pape a prononcé ces paroles fortes en répondant à la question du journaliste français, Loup Besmond de Senneville, pour La Croix, lors de la conférence de presse dans l’avion Nour-Soultan-Rome à son retour du voyage apostolique au Kazakhstan, le 15 septembre 2022, indique Vatican News.
Le pape a soulevé les thèmes de « l’injustice sociale », de « l’hiver démographique », de la migration. Il a souligné que « l’Occident a pris de mauvais chemins », citant comme exemple « l’injustice sociale qu’il y a parmi nous ». « Nous ne sommes pas au plus haut niveau, nous occidentaux, pour aider les autres peuples, a-t-il noté, ne sommes-nous pas un peu en décadence? »
Il a dit que l’Occident a « besoin de gens », mais il oublie « d’accueillir ». En Espagne, en Italie, a-t-il poursuivi, « il y a des villages vides, seulement vingt vieilles femmes, et puis plus rien ». « Mais pourquoi ne pas faire une politique occidentale où les immigrants seraient inclus avec le principe que le migrant doit être accueilli, accompagné, promu et intégré? s’est-il demandé. C’est très important, intégrer, mais au lieu de cela, non, on laisse les choses vides. »
« Avec cet hiver démographique », a expliqué le pape, l’Occident « est un peu en perte de vitesse, il a perdu… »
Le pape a cité un exemple de son pays – l’Argentine – « qui compte aujourd’hui 49 millions d’habitants » et où il n’y a « qu’un pourcentage de moins d’un million d’aborigènes, et tous les autres sont issus de l’immigration ». « Tout le monde: Espagnols, Italiens, Allemands, Slaves polonais, d’Asie Mineure, Libanais, tout le monde… Le sang s’est mélangé et cette expérience nous a beaucoup aidés. »
Le pape François a affirmé « que la migration doit être prise au sérieux en ce moment, car elle augmente la valeur intellectuelle et cordiale de l’Occident ».
Revenant au thème des valeurs, le pape a souligné que « l’Occident a besoin de parler, de se respecter ». Il a également mis en garde contre le « populisme » : « Il y a le danger du populisme, a-t-il dit. Que se passe-t-il dans un tel état socio-politique? Il y a des messies qui naissent: les messies des populismes. »
Le pape a cité à ce propos un livre de Siegmund Ginzberg, Syndrome 1933: « Il raconte exactement comment naît le populisme en Allemagne après la chute du gouvernement de Weimar, a expliqué le pape François. C’est comme ça que naissent les populismes: quand il y a une moitié sans force, et que l’on promet le messie. »