Le pape François invite les Juifs et les catholiques « à témoigner ensemble du Dieu de miséricorde et de justice, qui aime les personnes et en prend soin ». Il affirme que « nous pouvons le faire en puisant dans l’héritage spirituel que nous partageons en partie et que nous avons la responsabilité de préserver et d’approfondir ». Le pape réaffirme « l’engagement de l’Église catholique à contrer toutes les formes d’antisémitisme, notamment par une action préventive, c’est-à-dire sur le plan éducatif ».
Ce sont les paroles du discours du pape adressé à la délégation du Comité juif international pour les consultations interreligieuses : le cardinal Kurt Koch, préfet du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens, a remis ce texte aux membres du Comité juif que le pape n’a pas pu recevoir ce jeudi en raison d’une douleur aiguë au genou.
Dans son discours, le pape rappelle que le Comité juif international pour les consultations interreligieuses a été créé en 1970 « dans le but de promouvoir et d’accompagner le dialogue interreligieux à travers le monde » et que « dès le début, il a été en contact avec la Commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec le judaïsme ».
Le pape note qu’« en nos temps turbulents, il est d’une grande importance que les Juifs et les chrétiens se rencontrent et travaillent de plus en plus ensemble pour essayer de contrer certaines tendances négatives dans nos sociétés occidentales : l’idolâtrie de soi et de l’argent ; l’individualisme exacerbé; la culture de l’indifférence et du déchet ».
Le pape François souligne que « nos traditions religieuses nous demandent d’affronter les discordes, les divergences et les conflits non pas de manière agressive, mais sans préjugés et avec des intentions pacifiques ». « La haine et la violence, poursuit-il citant le Livre de l’Exode, sont incompatibles avec notre foi en ‘Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité’ ».
« Juifs et chrétiens, écrit le pape, nous sommes appelés à nous comporter de manière à ressembler le plus possible à notre Créateur et Père. »
Revenant au « dialogue interreligieux », le pape note que « c’est un signe de notre temps, un signe … providentiel, dans le sens où c’est Dieu lui-même, dans son sage dessein, qui inspire aux chefs religieux et à de nombreuses personnes ordinaires le désir de se rencontrer et de se connaître dans le respect des différences religieuses ».
Le dialogue est « un moyen essentiel pour faire grandir la fraternité et la paix dans le monde », note le pape. En renforçant le dialogue, « nous pouvons résister à l’extrémisme, qui est malheureusement une pathologie qui peut aussi se manifester dans les religions ».
« Prions le Seigneur de nous guider de plus en plus sur ce chemin de dialogue et de fraternité », conclut le pape François.
