Le pape François estime que les personnes âgées peuvent « apprendre de la sagesse ironique » du livre de l’Ecclésiaste (Qohelet) « à démasquer les illusions » de la vérité « coupée de la justice ». « La résistance des personnes âgées, qui gardent intacte leur passion pour la justice, est décisive », déclare-t-il.
Poursuivant son cycle de catéchèses sur la vieillesse, le pape François explique une phrase célèbre du livre de l’Ecclésiaste « Tout est vanité », lors de l’audience générale du mercredi 25 mai 2022, place Saint-Pierre.
Le pape affirme que « la culture actuelle » crée « une fausse conception de la vérité », « une vérité sans morale ».
Elle « apparaît comme une source d’une plus grande liberté », mais « provoque en réalité une paralysie de l’âme ».
Au cours de l’audience générale, le pape a salué les personnes de langue française, venues de France, du Luxembourg et de Suisse, « en particulier les séminaristes de Strasbourg, ainsi que les pèlerins de l’archidiocèse de Bordeaux ». « La culture moderne, a-t-il dit, a réduit la vérité aux sciences exactes et à la technique créant un monde sans espérance et sans amour. Demandons au Seigneur d’éclairer nos intelligences par la foi pour que nous cherchions toujours la justice de Dieu et que nous donnions du sens à la vie. »
« Que Dieu vous bénisse », a conclu le pape.
Catéchèse en français :
Chers frères et sœurs,
dans notre parcours sur la vieillesse, nous ouvrons aujourd’hui le livre de Qohelet, qui nous a tous frappés par cette expression semblant remettre en cause le sens de l’existence: « Tout est vanité».
En fait, le sage présente ironiquement une vision de la connaissance et de la vie détachée de la passion pour la justice, et donc de Dieu. Qohelet démasque cette tentation d’un savoir omnipotent vidé de sens, et donc d’amour et de bonté. La culture actuelle a fini par créer une fausse conception de la vérité qui ne serait que le fruit des sciences exactes et de la technique, mais une vérité sans morale.
Celle-ci apparaît comme la source d’une plus grande liberté, mais provoque en réalité une paralysie de l’âme qui ôte la volonté d’agir et désenchante l’existence.
Face à la dure réalité qui semble réduire à néant nos efforts pour changer le monde, la tentation de l’indifférence peut sembler être un remède. La vieillesse a toujours rendez-vous avec ce désenchantement. Mais la résistance des personnes âgées, qui gardent intacte leur passion pour la justice, est décisive. La vieillesse peut apprendre de la sagesse ironique de Qohelet à démasquer les illusions d’une prétendue vérité, coupée de la justice, la tentation d’une connaissance du monde triste et privée de la sagesse de la vie.