« Fidélité aux valeurs européennes », tel est le titre de la déclaration du cardinal Jean-Claude Hollerich s.j, président de la COMECE, publiée à l’occasion de la Journée de l’Europe 2022 célébrée le 9 mai.
Le cardinal souligne que « la déclaration Schuman » a « ouvert les portes du processus d’unification européenne » : « Le fruit de ce processus est l’Union européenne dans sa forme actuelle, mais nous sommes conscients que ce processus est loin d’être achevé. »
Le card. Hollerich souhaite « redire que l’Église catholique en Europe continuera d’être un compagnon fidèle et honnête sur ce chemin et dans ce processus ». Il souligne que, « parfois », il est « nécessaire et positif d’envisager le changement afin de conserver une bonne inspiration initiale et ses valeurs sous-jacentes ».
Le cardinal rappelle que « l’inspiration » de Robert Schuman et de ceux qui « ont lancé le processus » était de « préserver la paix et la sécurité, parvenir à une croissance durable et à la prospérité en exerçant ensemble des parties de la souveraineté nationale ». Ils l’ont fait « sur la base de valeurs communes comme la liberté et le respect de la dignité de chaque personne et les droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit, la solidarité et la subsidiarité ».
Le 9 mai 2022 est « un anniversaire particulier », note le cardinal, car c’est « aussi l’occasion d’une cérémonie exceptionnelle à Strasbourg, au cours de laquelle les propositions de la Conférence sur l’avenir de l’Europe seront remises aux présidents des institutions européennes ». Il s’agit de quarante-neuf propositions, « chacune concrétisée en un certain nombre d’idées et de suggestions spécifiques ». Chacune d’elles « ne plaira pas à tout le monde, écrit le président, mais si on les prend toutes ensemble on ne peut que se réjouir de la créativité et de la fraîcheur qui transpire à travers ce catalogue ».
Le card. Hollerich affirme que le 9 mai 2022 est « un anniversaire spécial aussi parce que la guerre est à nouveau en cours en Europe ». Il parle de la guerre en Ukraine qui « a déjà causé beaucoup trop de victimes et de destructions ». « Depuis le début de l’agression de l’Ukraine par les forces russes le 24 février, nous prions et espérons la paix », déclare le président de la Comece.
Il rappelle que l’UE a « offert un soutien humanitaire, financier et militaire à l’Ukraine ». « Comme jamais peut-être depuis la signature du Traité instituant la Communauté européenne de défense il y a soixante-dix ans, les dirigeants politiques réfléchissent et discutent d’une coopération beaucoup plus étroite en matière de défense et de sécurité », affirme le cardinal.
Il souligne qu’il s’agit « d’une priorité pour une forte majorité de citoyens depuis longtemps déjà » et que les membres de la Comece espèrent « sincèrement que la paix en Europe et dans le monde deviendra moins fragile et l’utilisation des armes moins fréquente grâce à ces discussions et accords ultérieurs ».
Le président de la Comece revient aussi sur la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne déposée le 28 février dernier : « Cette demande mérite une réponse positive et réaliste, écrit-il. L’Ukraine, mais aussi la Moldavie, la Géorgie et tous les autres pays européens, notamment dans la région des Balkans occidentaux, qui ont fait la même demande dans le passé et ont entrepris des réformes importantes, ont besoin d’une perspective d’adhésion crédible. »
En rappelant « le soutien continu de l’Église catholique à l’Union européenne », le card. Hollerich encourage « les dirigeants politiques des institutions et des États membres de l’Union européenne à relever les nouveaux défis et opportunités à venir ».