Regina Coeli du 23 mai 2021 © Vatican Media

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« Le chemin pour découvrir l’amour du Seigneur consiste à l’écouter »

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Paroles du pape avant le Regina Caeli

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« Le chemin pour découvrir l’amour du Seigneur consiste à l’écouter », a affirmé le pape François. Celui qui l’écoute, fait « l’expérience de quelque chose de très beau, à savoir que le Seigneur lui-même l’écoute : il nous écoute quand nous le prions, lorsque nous nous confions à lui, lorsque nous l’invoquons ».

Avant la prière du Regina Caeli, dimanche 8 mai 2022, le pape François a commenté les trois verbes du verset de l’Evangile selon saint Jean dans lequel Jésus affirme « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent ». Selon les estimations de la Gendarmerie vaticane, environ 20 000 personnes étaient rassemblées sur la Place Saint-Pierre pour ce rendez-vous dominical.

Mais « comme nous avons du mal à écouter ! », a regretté le pape. Aujourd’hui, a-t-il fait observer, « nous avons peur du silence ». Il a déploré « l’empressement » à vouloir « toujours faire ou dire quelque chose », qui empêche d’écouter les autres jusqu’au bout, « même dans l’Eglise ». Pourtant, « celui qui écoute les autres sait aussi écouter le Seigneur, et vice-versa ».

« Si nous l’écoutons », a poursuivi le pape François, « nous découvrons que le Seigneur nous connaît », dans le sens biblique du terme, c’est-à-dire, qu’il « nous aime ». Ainsi, « dans les situations difficiles, nous pouvons découvrir que nous sommes connus et aimés du Seigneur », « jamais laissés seuls à nous-mêmes ». Et le pape a conclu en invoquant Marie, afin qu’elle « nous aide à écouter le Christ, à le connaître toujours plus et à le suivre sur le chemin du service ».

Voici notre traduction des paroles du pape avant le Regina Coeli.

 

Paroles du pape François avant le Regina Caeli.

Chers frères et sœurs, bonjour !

L’Evangile de la liturgie de ce jour nous parle du lien qui existe entre le Seigneur et chacun de nous (cf. Jn 10, 27-30). Pour le faire, Jésus emploie une image tendre, une belle image, celle du pasteur qui est avec ses brebis. Il l’explique avec trois verbes : « Mes brebis, dit Jésus, écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent » (v. 27).

Tout d’abord, les brebis écoutent la voix du pasteur. L’initiative vient toujours du Seigneur ; tout part de sa grâce : c’est lui qui nous appelle à la communion avec lui. Mais cette communion naît si nous nous ouvrons à l’écoute ; si nous restons sourds, il ne peut pas donner cette communion. S’ouvrir à l’écoute car écouter signifie disponibilité, cela signifie docilité, temps dédié au dialogue. Aujourd’hui, nous sommes emportés par les paroles et par l’empressement à devoir toujours dire et faire quelque chose, et même combien de fois deux personnes parlent et l’une des deux n’attend pas que l’autre finisse d’exprimer sa pensée, elle la coupe à mi-chemin, elle répond… Mais si on ne la laisse pas parler, il n’y a pas d’écoute. C’est un mal de notre temps. Aujourd’hui, nous sommes emportés par les paroles, par l’empressement à devoir toujours dire quelque chose, nous avons peur du silence. Comme nous avons du mal à nous écouter ! S’écouter jusqu’au bout, laisser l’autre s’exprimer, s’écouter en famille, s’écouter à l’école, s’écouter au travail, et même dans l’Eglise ! Mais pour le Seigneur, il faut avant tout écouter. C’est lui la Parole du Père et le chrétien est l’enfant de l’écoute, appelé à vivre avec la Parole de Dieu à portée de main. Demandons-nous aujourd’hui si nous sommes des enfants de l’écoute, si nous trouvons le temps pour la Parole de Dieu, si nous donnons de la place et faisons attention à nos frères et sœurs. Si nous savons écouter en laissant l’autre s’exprimer jusqu’au bout, sans interrompre son discours. Celui qui écoute les autres sait aussi écouter le Seigneur, et vice-versa. Et il fait l’expérience de quelque chose de très beau, à savoir que le Seigneur lui-même l’écoute : il nous écoute quand nous le prions, lorsque nous nous confions à lui, lorsque nous l’invoquons.

Ecouter Jésus devient ainsi le chemin pour découvrir qu’il nous connaît. Voilà le deuxième verbe, qui concerne le bon pasteur : il connaît ses brebis. Mais cela ne signifie pas seulement qu’il sait beaucoup de choses sur nous : dans le sens biblique, connaître veut également dire aimer. Cela veut dire que le Seigneur, qui « lit en nous », nous aime et ne nous condamne pas. Si nous l’écoutons, nous découvrons cela, que le Seigneur nous aime. Le chemin pour découvrir l’amour du Seigneur consiste à l’écouter. La relation avec lui ne sera alors plus impersonnelle, froide ou de façade. Jésus cherche une amitié chaleureuse, une familiarité, une intimité. Il veut nous donner une connaissance nouvelle et merveilleuse : celle de nous savoir toujours aimés de lui et par conséquent, jamais laissés seuls à nous-mêmes. En restant avec le bon pasteur, on fait l’expérience dont parle le psaume : « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi » (Ps 22, 4). En particulier dans la souffrance, la fatigue, les crises qui sont comme la nuit : il nous soutient en les traversant avec nous. Et ainsi, précisément dans les situations difficiles, nous pouvons découvrir que nous sommes connus et aimés du Seigneur. Demandons-nous alors : est-ce que je me laisse connaître par le Seigneur ? Est-ce que je lui fais de la place dans ma vie, est-ce que je lui apporte ce que je vis ? Après toutes les expériences que j’ai faites de sa proximité, de sa compassion et de sa tendresse, quelle idée ai-je du Seigneur ? Le Seigneur est proche, le Seigneur est le bon pasteur.

Et enfin le troisième verbe : les brebis, qui écoutent et qui découvrent qu’elles sont connues, suivent : elles écoutent, elles sentent qu’elles sont connues par le Seigneur et elles suivent le Seigneur qui est leur pasteur. Et que fait celui qui suit le Christ ? Il va là où va le Seigneur, sur la même route, dans la même direction. Il va chercher celui qui est perdu (cf. Lc 15, 4), il s’intéresse à celui qui est loin, il prend à cœur la situation de celui qui souffre, il sait pleurer avec celui qui pleure, tendre la main à son prochain, il le porte sur son dos. Et moi ? Est-ce que je me laisse seulement aimer par Jésus et, en me laissant aimer, est-ce que je l’aime à mon tour, est-ce que je l’imite ? Que la Vierge Marie nous aide à écouter le Christ, à le connaître toujours plus et à le suivre sur le chemin du service. Ecouter, le connaître et le suivre.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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