« Le patriarche ne peut pas se transformer en enfant de chœur de Poutine », a déclaré le pape François. En tant que « pasteurs » du « saint peuple de Dieu », « nous devons chercher des voies de paix, pour mettre fin aux tirs des armes ».
Au cours de son long entretien avec le directeur Luciano Fontana et la directrice adjointe Fiorenza Sarzanini du quotidien italien Corriere della Sera, paru ce mardi 3 mai 2022, le pape raconte sa conversation par vidéo-conférence, le 16 mars dernier, avec le chef de l’Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill.
À la question de savoir si le chef de l’Église orthodoxe russe pourrait être l’homme qui peut persuader le président « d’ouvrir une porte », le pape François « secoue la tête et dit » : « J’ai parlé à Kirill pendant 40 minutes via zoom. Les vingt premiers, une feuille en main, il m’a lu toutes les justifications de la guerre. Je l’ai écouté et lui ai dit : je ne comprends rien à tout cela. Frère, nous ne sommes pas des clercs d’État, nous ne pouvons pas utiliser le langage de la politique, mais celui de Jésus. Nous sommes les pasteurs du même saint peuple de Dieu. Pour cela, nous devons chercher des voies de paix, pour mettre fin aux tirs des armes. »
Le pape avait prévu une rencontre avec le patriarche Kirill le 14 juin à Jérusalem, mais elle est annulée : « Cela aurait été notre deuxième rencontre en face à face, rien à voir avec la guerre, explique le pape. Maintenant, même lui est d’accord: arrêtons, cela pourrait être un signal ambigu. »