Commission pontificale pour la protection des enfants, 29 avril 2022, © Vatican Media

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Abus : les progrès de la Commission pour la protection des mineurs

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Vers un service transparent et fiable

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« Aujourd’hui, grâce notamment à vos efforts, les mineurs et les personnes vulnérables sont plus en sécurité dans l’Eglise », a déclaré le pape François aux membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs.

Le pape François a rencontré les membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, au terme de leur assemblée plénière, ce vendredi 29 avril 2022, au Palais apostolique du Vatican. Il a remercié le cardinal Seán Patrick O’Malley, président de la Commission, pour « sa ténacité » « en dépit de tous les obstacles ».

Le pape a également salué l’ « engagement dans la protection des enfants » des participants, dans leur « vie professionnelle » comme dans leur « service aux fidèles » : « Aujourd’hui, leur a-t-il dit, grâce notamment à vos efforts, les mineurs et les personnes vulnérables sont plus en sécurité dans l’Eglise ».

Le pape a souligné le « soin » et « l’attention constante » nécessaires pour ce service, afin que « l’Eglise ne soit pas seulement un lieu sûr pour les mineurs et un lieu de guérison », mais qu’elle soit également « digne de confiance dans la promotion de leurs droits dans le monde ».

Le Christ mort et ressuscité, chemin de guérison

« Le chemin de la guérison est long et difficile », a reconnu le pape ; il requiert une « ferme espérance dans le Christ » mort sur la croix. « Le Christ ressuscité porte, et portera toujours les marques de sa crucifixion dans son corps glorifié. Ces blessures nous disent que Dieu nous sauve non pas en passant sur nos souffrances, mais en passant à travers elles, en les transformant par la puissance de son amour. La puissante de guérison de l’Esprit Saint ne faillit pas ; la promesse d’une nouvelle vie ne déçoit pas. Nous devons avoir foi en Jésus ressuscité et déposer notre vie dans les blessures de son corps ressuscité ».

Si les abus, quels qu’ils soient, sont « inacceptables », le pape a souligné la gravité des conséquences, parfois à vie, des abus sexuels sur les enfants. Elles sont une « blessure ouverte dans le corps du Christ, qu’est l’Eglise », a-t-il poursuivi, exhortant « à travailler avec assiduité et courage pour faire connaître ces blessures, chercher ceux qui en souffrent et reconnaître en eux les témoins de notre Sauveur souffrant ». « Tous les membres de l’Eglise, quel que soit leur état de vie, sont appelés à assumer leur responsabilité dans la prévention des abus et à travailler pour la justice et la guérison », a réaffirmé le pape.

La Commission : à la fois indépendante et collaborative

Le pape François a ensuite évoqué le statut de la Commission, instituée à travers la nouvelle Constitution apostolique Praedicate Evangelium au sein du Dicastère pour la Doctrine de la Foi (cf. n. 78). Il était nécessaire, a-t-il expliqué, que la Commission soit rattachée à l’organisation de la Curie, or c’est ce dicastère qui traite des abus sexuels de la part de clercs. Mais la Commission « est indépendante » ; en relation directe avec le pontife, elle a un personnel distinct et « son propre président, nommé par le pape », a-t-il insisté.

La Constitution, a poursuivi le pape, « marque un nouveau départ » : la protection et le soin des personnes qui ont été victimes d’abus « doivent devenir normatifs dans tous les secteurs de la vie de l’Eglise ». Le pape espère donc un enrichissement mutuel et un partage des bonnes pratiques à travers la collaboration entre la Commission et le Dicastère pour la Doctrine de la foi et les autres dicastères, par conséquent aussi avec les Eglises locales. « A vous de décider ensemble des moyens les plus efficaces », a conclu en substance le pape François.

Un audit annuel et une aide aux Conférences épiscopales

Observant des effets positifs, « là où des données et des ressources fiables sont disponibles », le pape compte également sur la Commission pour établir annuellement un « rapport fiable » et « transparent » sur les initiatives de l’Eglise en matière de protection des mineurs et des adultes vulnérables, sur « ce qui est fait actuellement et ce qui doit changer » afin que les autorités compétentes « puissent agir ». Sans ces progrès, avertit le pape, « les fidèles continueront de perdre confiance dans leurs pasteurs et l’annonce de l’évangile sera de plus en plus difficile ».

De même, il a exhorté les membres de la Commission à « assister » les Conférences des évêques à travers un « dialogue », en « supervisant » leur travail dans la mise en place de commissions et de moyens efficaces tels que des « centres où les personnes victimes d’abus et leur famille puissent être accueillies, écoutées et accompagnées tout au long du processus de guérison et de justice. Ce sera, a souligné le pape François, une « expression de la nature synodale de l’Eglise », qui est « communion et subsidiarité ».

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Hélène Ginabat

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