« Je suis russe et j’aime l’Ukraine », affirme une étudiante russe, Albina, du cours de licence en sciences infirmières à l’Université Campus Bio-Medico à Rome. Elle sera présente à la treizième station du Chemin de Croix au Colisée avec une infirmière ukrainienne, Irina, du Centre de soins palliatifs « Ensemble dans les soins » de ce même hôpital universitaire, indique Vatican News en italien du 11 avril 2022.
Le Vatican a donc choisi de donner une visibilité – en direct et en mondovision – aux Russes opposés à la guerre en Ukraine et à ses horreurs, et vivent une solidarité fraternelle avec l’Ukraine.
Au cours du Chemin de Croix présidé par le pape François le Vendredi saint 15 avril, Albina priera « pour la paix » : « Je prierai pour la paix, je prierai pour l’Ukraine. Je prierai pour mes proches et que toute cette horreur soit bientôt terminée. Le monde a besoin de paix et d’amour. »
Albina souligne qu’il existe un lien profond entre les Russes et les Ukrainiens et que le peuple russe ne veut pas « cette guerre » : « On ne peut même pas imaginer le nombre de liens familiaux entre les peuples d’Ukraine et de Russie, dit-elle : il y a beaucoup de Russes vivant en Ukraine et il y a beaucoup d’Ukrainiens vivant en Russie. C’est une tragédie qui touche les deux peuples. Je suis sûr que ni le peuple russe ni le peuple ukrainien ne veulent pas cette guerre. Tout le monde aimerait une vie normale. »
Arrivée en Italie en 1998, Albina a fait connaissance avec Irina, une infirmière ukrainienne, l’année passée lors du stage au Centre de soins palliatifs « Ensemble dans les soins » : « J’ai ressenti un grand soutien de sa part, raconte Albina. En ce moment, le peuple d’Irina a besoin de ce soutien. Avec un de mes amis, également Ukrainien, nous avons envoyé de l’aide aux familles nécessiteuses avant même la guerre. Nous organisons maintenant un jardin d’enfants pour aider les familles des réfugiés en Ukraine. En ce moment, de nombreuses infirmières en soins palliatifs et collègues de cours contribuent à favoriser la collecte de fournitures scolaires, des produits de première nécessité. »
Albina souligne que toutes ces actions prouvent « à quel point la vie de chaque personne est précieuse pour nos professionnels de la santé ». « L’humanité de ce département ne connaît pas de limites, ajoute-t-elle. Et les manifestations de l’humanité sont bien plus fortes que n’importe quelle guerre. »
Elle parle de leçons apprises dans le département des soins palliatifs : « Nous devons aider tout le monde, quels que soient le pays et la couleur de peau. Surtout dans le service de soins palliatifs, il y a beaucoup de sens à la vie. Nos patients nous apprennent beaucoup… On pourrait penser qu’en phase terminale il n’y a plus rien à faire. Au lieu de cela, il y a beaucoup à faire : la douleur peut être soulagée en redonnant à la personne sa dignité, en la plaçant au centre. Ce département nous apprend beaucoup sur la valeur de la vie humaine. »
Albina souligne qu’il est important pour elle d’être ensemble avec Irina, de partager ses espoirs avec elle : « Cette force que nous nous donnions l’une à l’autre était un soutien moral, explique-t-elle. Cet être ensemble est très important pour surmonter toute difficulté. Je crois que dans un avenir proche, comme Irina et moi, la Russie et l’Ukraine apprendront aussi à vivre en paix, à se soutenir mutuellement…Le monde n’a pas besoin de guerres, mais de paix. »