Mgr Sviatoslav Shevchuk © Vatican Media

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Ukraine : « Rester humains (…) dans les circonstances de haine», par Mgr Shevchuk

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« Aimer son prochain signifie ressentir sa parenté avec lui »

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« Nous demandons que dans les circonstances de haine et de meurtre nous soyons capables d’aimer Dieu et notre prochain et de rester humains » : c’est le souhait exprimé par Mgr Sviatoslav Shevchuk, archevêque-majeur de Lviv et primat de l’Église grecque catholique ukrainienne (EGCU).

Dans son message vidéo de ce vendredi 8 avril 2022, 44e jour de la guerre de la Russie contre l’Ukraine, il a partagé sa douleur après avoir visité, le 7 avril, Irpin, Boutcha et Gostomel – villes proches de Kiev libérées de l’occupation russe. À Irpin, le primat de l’EGCU a visité l’église de la Nativité de la Sainte Vierge, et à Boutcha, sur l’une des fosses communes, il a célébré un service commémoratif pour les Ukrainiens tués par les occupants.

L’archevêque-majeur a déclaré qu’il avait « ressenti sa parenté » avec les personnes tuées : « Juste à côté de cette fosse commune, en regardant les mains de nos frères et sœurs assassinés, j’ai réalisé une chose importante. Aimer son prochain signifie ressentir sa parenté avec lui – sentir que nous sommes humains, que nous appartenons à la même race humaine. » « Et là, a-t-il poursuivi, où ils reposent dans la fosse commune, là moi aussi je pouvais reposer… » Mgr Shevchuk a rappelé que « nous avons une vocation commune, un destin commun ». « En tant que frères et sœurs dans le Christ, nous appartenons à la même race humaine. »

Dans sa prière à Boutcha, Mgr Shevchuk s’est demandé comment, après avoir vu toutes les atrocités de la guerre, un chrétien pouvait suivre les « deux commandements essentiels », aimer Dieu et aimer son prochain : « Nous aimons Dieu qui est la source de la vie, pas de la mort », a-t-il expliqué. « Aimer son prochain, c’est réaliser et expérimenter son humanité, et ainsi montrer son humanité. C’est pourquoi chaque chrétien, quel qu’il soit : Allemand, Italien, Australien, voyant les atrocités des occupants à Boutcha, dit aujourd’hui : Je suis un Ukrainien, sentant l’unité de notre race humaine avec ces victimes innocentes. »

L’archevêque-majeur a rappelé le commandement du Christ d’aimer aussi ses ennemis : « Nous demandons à notre Dieu d’amour de vraiment ressentir nous-mêmes notre unité avec nos frères et sœurs, d’apprendre même à aimer nos ennemis, a-t-il dit. Et aimer l’ennemi, c’est arrêter sa main meurtrière, lui retirer son arme, ne pas lui donner l’occasion de tuer. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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