Le pape François avait reçu le président libanais au Vatican le 22 mars, alors que le Saint-Siège et le Liban célèbrent le 75e anniversaire de leurs relations diplomatiques.
Le président avait alors fait évoqué l’intention du pape de visiter le Liban « bientôt », il lui aurait dit: « C’est une décision que j’ai prise, car le Liban reste… un modèle pour le monde. »
Il a aussi été question lors de ces rencontres au Vatican, « des graves problèmes socio-économiques que connaît le pays » et de « la situation des réfugiés, espérant que l’aide de la communauté internationale, les élections législatives à venir et les réformes nécessaires pourraient contribuer à renforcer la coexistence pacifique entre les différentes confessions religieuses qui vivent au Pays du Cèdre ».
Par ailleurs, les « conséquences désastreuses » de l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020 ont été évoquées, « faisant référence à la demande de justice et de vérité exprimée par les familles des victimes ».
Une visite promise
Le pape François a exprimé son désir de visiter le Liban auparavant, un an après l’explosion dans le port de Beyrouth, lors d’une audience générale en 2021: « Mon désir de venir vous rendre visite est grand et je ne me lasse pas de prier pour vous afin que le Liban redevienne un message de fraternité, un message de paix pour tout le Moyen-Orient. »
Le 1er juillet 2021, le pape avait souhaité une journée de prière et de réflexion pour le Liban, alors qu’il recevait au Vatican les patriarches et chefs des Églises orientales libanaises.
A son retour d’Irak, lors de la conférence de presse dans l’avion de Rome, le 8 mars 2021, le pape avait révélé qu’il avait promis, dans une lettre au cardinal Béchara Boutros Raï, qu’il se rendrait au Liban.
Trois papes au Liban
Le premier pape à se rendre au Liban a été Paul VI, qui a fait escale à Beyrouth en 1964, en route pour l’inde, à l’occasion du Congrès eucharistique international de Bombay.
Il a alors notamment déclaré, en français: « Nous ne saurions oublier, en particulier, tout ce que représente, pour l’Église, la foi des populations chrétiennes libanaises, exprimée dans l’harmonieuse diversité des Rites, dans l’abondance et la variété des communautés religieuses et monastiques, dans de multiples activités d’ordre apostolique, éducatif, culturel ou charitable. »
Jean-Paul II s’est ensuite rendu au Liban les 10 et 11 mai 1997: il y a publié son exhortation apostolique nouant la gerbe du synode, le 10 mai 1997.
« L’Eglise désire manifester au monde que le Liban est plus qu’un pays : c’est un message de liberté et un exemple de pluralisme pour l’Orient comme pour l’Occident ! »: cette phrase fameuse de Jean-Paul II, il l’a écrite dans sa lettre apostolique sur la situation au Liban, dès le 7 septembre 1989.
Et le Liban a été le dernier voyage apostolique du pape Benoît XVI du 14 au 16 septembre 2012. Dans l’avion de Beyrouth, il disait à la presse, le 14 septembre: « Je sais que, si la situation devient plus compliquée, il est encore plus nécessaire de donner ce signe de fraternité, d’encouragement, de solidarité. Et donc, c’est le sens de mon voyage : inviter au dialogue, inviter à la paix contre la violence, aller ensemble pour trouver les solutions des problèmes. Et donc, mes sentiments pour ce voyage sont surtout des sentiments de reconnaissance pour la possibilité d’aller en ce moment dans ce grand pays, ce pays qui est – comme l’a dit le Pape Jean-Paul II – un message multiple, dans cette Région, de la rencontre et de l’origine des trois religions abrahamiques. »
Répondant à une question sur le fondamentalisme, le pape Benoît XVI avait affirmé: « Le message fondamental de la religion doit être contre la violence qui en est une falsification – comme le fondamentalisme – et doit être l’éducation, l’illumination et la purification des consciences pour les rendre capables du dialogue, de la réconciliation et de la paix. »