« 40 ans de collaboration fructueuse avec le Saint-Siège »: le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin a présidé une messe dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs à l’occasion de l’anniversaire des relations diplomatiques entre les deux États qui ont commencé en 1982, souligne L’Osservatore Romano en italien de ce 29 mars 2022.
Par son activité diplomatique, le Saint-Siège veut, a-t-il indiqué, « s’engager avec toutes les personnes de bonne volonté pour aider l’humanité à redécouvrir ses espérances et ses désirs les plus profonds » et les diriger pour réaliser son « bien-être matériel et spirituel », a déclaré le cardinal Parolin lors de cette messe célébrée ce mardi matin.
Une année mémorable
C’est en effet le 1er avril 1982 que Sir Mark Evelyn Heath a présenté ses lettres de créance par lesquelles la reine Elizabeth II l’accréditait comme son premier ambassadeur plénipotentiaire près le Saint-Siège, a rappelé le cardinal Parolin: cet événement a marqué « l’aboutissement d’un travail discret et délicat pour rétablir un échange plein et une collaboration fructueuse entre les deux institutions, pansant les blessures du passé et ouvrant cette relation à une espérance commune ».
Cependant, a-t-il ajouté, les contacts entre le Siège apostolique et la Grande-Bretagne « ne sont en aucun cas d’origine récente »: elles « couvrent une période de près de quatorze siècles », remontant à l’époque où « l’apôtre des Anglais », Augustin de Cantorbéry, moine bénédictin, fut envoyé par Grégoire le Grand pour apporter l’Evangile du Christ aux Anglais.
La basilique Saint-Paul-hors-les-murs témoigne en effet « de la proximité historique de la monarchie anglaise avec le siège de Pierre »: les monarques anglais « visitaient les tombes de Pierre et Paul dans la ville », mais on sait que « vers la fin du Moyen Âge, ils exerçaient également la fonction de protecteurs de cette même basilique paulinienne ». Plus récemment, même « avant l’établissement de relations diplomatiques complètes », la reine Elizabeth II a effectué plusieurs visites aux papes au Vatican au cours de ses 70 années de service au peuple du Royaume-Uni et du Commonwealth.
Toutefois, a fait observer le cardinal Parolin, l’année 1982 restera une « année mémorable non seulement pour l’établissement des relations entre le Saint-Siège et la Grande-Bretagne », mais aussi pour le voyage apostolique de saint Jean-Paul II en Grande-Bretagne, « pour la première fois dans l’histoire, un évêque de Rome a foulé le sol anglais ».
Les eaux de la guérison
Le cardinal Parolin a aussi noté que cette commémoration a lieu pendant le carême, la période de 40 jours de prière, de jeûne et d’aumône, en préparation de la célébration de la résurrection du Seigneur à Pâques. Et il a commenté les lectures: le thème « de l’eau relie les deux lectures d’aujourd’hui ». Le prophète Ezéchiel « a une vision du temple de Jérusalem avec l’eau qui coule à l’est de sous le temple vers le désert, apportant la vie et la santé partout où elle coule ». Ézéchiel « déclare que la présence de Dieu dans le temple est vivifiante pour tous ».
Et dans l’Evangile du jour, ce n’est pas « l’eau de la mare près de la Porte des Brebis à Jérusalem qui donne la vie au paralytique, mais Jésus lui-même ». Jésus, « le visage de la Miséricorde du Père », s’approche de la piscine de Béthesda, « un nom qui signifie » maison de la miséricorde « , l’endroit où beaucoup d’aveugles, de boiteux et de paralysés se couchaient sous les arcades, espérant qu’un ange de la Seigneur venu remuer les eaux, et celui qui entrerait le premier dans la piscine après que les eaux aient été agitées serait guéri de son affliction.’
Jésus, a expliqué le secrétaire d’État, « voit un homme qui souffre de paralysie depuis trente-huit ans, il prend lui-même l’initiative : « Voulez-vous être guéri ? » ». On peut être amené à se demander : « Pourquoi Jésus aurait-il besoin de poser une telle question ? N’est-il pas évident que l’homme veut être guéri ? » La question n’était pas superflue. Jésus a donné à l’homme « la possibilité de raconter son histoire et l’aide à faire émerger les désirs de son cœur ».
Enfin, le cardinal italien a rappelé l’Acte de consécration de la Russie et de l’Ukraine au Cœur Immaculé de Marie accompli par le pape François le 25 mars, invitant à prier plus instamment pour la paix.
Le cardinal Parolin était entouré des cardinaux Vincent Nichols, archevêque de Westminster, Seán Brady, archevêque émérite d’Armagh, et l’archiprêtre de la basilique, James Michael Harvey, ainsi que Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire aux relations avec les États. Aux côtés de l’ambassadeur de Grande-Bretagne près le Saint-Siège, John Christopher Trott, et du corps diplomatique, le conseiller, Mgr Luigi Roberto Cona, était également présents.
Un lien plus important aujourd’hui
A l’occasion du 40e anniversaire des relations diplomatiques entre le Royaume-Uni et le Saint-Siège, l’ambassadeur britannique près le Saint-Siège, John Christopher Trott, a exprimé sa satisfaction de l’événement au micro de Radio Vatican (Linda Bordoni): « Ce lien est plus important aujourd’hui que jamais si nous regardons les problèmes qui affligent le monde, y compris la guerre en Ukraine ».
M. Trott a rappelé que le pape François a défini la guerre comme un « acte barbare » et il a affirmé que « le rôle du Saint-Siège est crucial pour créer un monde de paix, un monde plus juste, pour atteindre les objectifs de développement durable, pour éliminer la pauvreté et le travail pour le bien commun ». Pour cette raison, a conclu l’ambassadeur, « nos relations bilatérales sont aussi fondamentales et pertinentes aujourd’hui qu’elles l’étaient en 1982 ».